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- Circuit court du marché des produits agricolesj : pour une gestion
efficace du paysage ouvert, cas du bassin-versant de Maningory, Madagascar Authors: Annick Ravaka, Bruno S. Ramamonjisoa, Harifidy Rakoto Ratsimba, Aina N. A. Ratovoson Abstract: Séparés par le rideau forestier du Parc National Zahamena, les paysans du côté Ouest du bassin versant du Maningory vivent en grande partie de la riziculture irriguée, alors que sur le versant Est, la culture itinérante sur brûlis ou tavy caractérise les pratiques agricoles des paysans. Ils sont connus pour les cultures pluviales de riz, d’arachide, de haricot et les cultures de rente de girofle, de café, et de letchi. Le bassin versant est constitué de la forêt naturelle de l’Aire Protégée, de la forêt de reboisement d’eucalyptus et des zones marécageuses autour du Lac Alaotra. Cet ensemble forme une mosaïque de paysage ouvert défini dans cet article comme l’ensemble des zones herbeuses et arbustives, des zones de culture sur formations dégradées, ainsi que des espaces cultivables en bas-fond et en bas de pente. Le constat est que les surfaces des rizières cultivables deviennent de plus en plus restreintes, incitant les paysans à coloniser les tanety ou le paysage ouvert pour les pratiques agricoles. Cet article tente de comprendre le rôle du circuit court de commercialisation des produits agricoles dans le changement d’occupation de ce paysage. Deux approches ont été utilisées à cette fin : la modélisation d’accompagnement à travers un jeu de rôle, et des entretiens individuels. Les résultats démontrent que l’économie paysanne est surtout basée sur une économie de subsistance. La plupart de la production agricole est destinée à l’autosubsistance, incitant ainsi une faible résilience du paysage et suggère une forte vulnérabilité face à l’économie de marché. Le rôle du marché dans les stratégies d’occupation du sol reste encore allusif mais intrinsèquement lié aux prix des produits agricoles et à l’accessibilité des sites. ABSTRACT Separated by the Zahamena National park, smallholder farmers in the western part of the Maningory watershed largely rely on irrigated rice cropping, whereas those on the eastern front mainly rely on cash crops cultivated using slash and burn practices known as tavy in addition to rice cultivation. The watershed is made up of a mosaic of open landscapes, defined in this article as all grasslands, degraded cropland, and agricultural land. This mosaic is interspersed with the forests of the Zahamena National Park as well as those of eucalyptus reforestation, and Lake Alaotra’s marshlands. As cultivable rice parcels become increasingly scarce, farmers are pushed to extend their farming into the tanety and open landscape. This study aims to gain a better understanding of the role of local agricultural product markets commercialization in landscape changes. Two approaches were implemented to this end, namely companion modelling using role-playing games and personal interviews. Results show that small farming economy is largely based on local subsistence. Most of the agricultural production is used for personal consumption, leading to a weak resilience of the landscape and suggesting high vulnerability towards the market. The role of the market on land use strategies remains allusive and intrinsically linked to the product prices, as well as to the ease of access to locations.
- Tool development to understand rural resource users’ land use and
impacts on land type changes in Madagascar Authors: Lena M. Reibelt, Gabrielle Moser, Anne Dray, Ihoby H. Randriamalala, Juliette Chamagne, Bruno Ramamonjisoa, Luis Garcia Barrios, Claude Garcia, Patrick O. Waeber Abstract: A majority of Madagascar’s rural people depend on the primary sector. The country’s agricultural hub, the Alaotra-Mangoro region, is mainly tied to fisheries and rice production. Increasing human population and decreasing output from fisheries and agriculture are pushing the rural resource users further into the protected marshlands. Understanding rural farmers’ decisions can help developing improved management plans to support long-term functioning of (socio-) ecological systems. We present here an example of inter- and transdisciplinary research which uses a participatory modelling approach to develop a shared vision of the Alaotra socio-ecological system. The purpose of this study is to introduce the used gaming approach in detail by documenting the process of co-construction of the Alaotra wetlands’ conceptual model. We then describe how the model is transcribed into a table-top role-playing game that will help researchers and stakeholders alike explore and understand decisions and management strategies. We finally report on first outcomes of the game including land use decisions, reaction to market fluctuation and landscape change.RÉSUMÉ La majorité des populations rurales de Madagascar dépendent du secteur primaire. Le centre agricole du pays, la région d'Alaotra- Mangoro, est principalement lié à la pêche et à la production de riz. L'accroissement de la population humaine et la baisse de la production agricole et de la pêche poussent les utilisateurs des ressources rurales vers les marais protégés. Comprendre les décisions des agriculteurs peut aider à développer de meilleurs plans de gestion pour soutenir le fonctionnement à long terme des systèmes (socio-) écologiques. Nous présentons ici un exemple de recherche interdisciplinaire et transdisciplinaire qui utilise une approche de modélisation participative pour développer une vision partagée du système socio-écologique d'Alaotra. Le but de cette étude est de présenter en détail l'approche des jeux utilisée, en documentant le processus de co-construction du modèle conceptuel pour les zones humides d'Alaotra. Nous décrivons ensuite comment le modèle est transcrit dans un jeu de rôle sur plateau qui aidera les chercheurs et les parties prenantes à explorer et à comprendre les décisions et les stratégies de gestion. Nous présentons enfin les premiers résultats du jeu, y compris les décisions d'utilisation des terres, la réponse aux fluctuations du marché et aux changements des paysages.
- Play, learn, explore: grasping complexity through gaming and photography
Authors: Patrick O. Waeber, Arnaud De Grave, Lucienne Wilmé, Claude Garcia Abstract: Increased demand for agricultural products, the aspirations of rural communities and a growing recognition of planetary boundaries outline the complex trade-offs resource users are facing on a daily basis. Management problems typically involve multiple stakeholders with diverse and often conflicting worldviews, needs and agendas, in an environment with growing uncertainty. How to improve the flow of information between decision makers' What future landscapes will best resolve the apparently conflicting demands' To address these questions, our methodology has been based on participatory modeling and ‘ethnophotography in environmental science’, a term we have coined to describe our use of photography to explore the perceptions of landscape by resource users. We apply these coupled methods in the social-ecological landscape of the Alaotra, Madagascar. Within the realms of the AlaReLa (Alaotra Resilience Landscape) project, we have developed conceptual models that link actors, resources, norms and institutions, ecological processes and social dynamics through participatory modeling workshops. These involved farmers, academics, conservationists and decision makers. Recognizing and understanding the multiple linkages and feedback loops between all of these components and processes is a crucial first step in the design of socially acceptable strategies. In this paper we highlight the interaction of participatory research and photography, to show how they exchange and nurture each other, and how this approach allows the evolution of a common understanding of a social- ecological system. RÉSUMÉ L'augmentation de la demande de produits agricoles, les aspirations des communautés rurales et la reconnaissance croissante d’une planète aux frontières limités mettent en exergue les compromis complexes auxquels les utilisateurs des ressources sont confrontés de manière quotidienne. Ces problèmes de gestion impliquent généralement de multiples parties prenantes ayant des visions du monde et des besoins variés et souvent conflictuels, dans un environnement où l' incertitude augmente. Comment peut-on améliorer le flux d' information entre les preneurs de décision ' Quels futures utilisations du territoire résoudront au mieux des demandes apparemment contradictoires ' Pour répondre à ces questions, notre méthodologie a été basée sur la modélisation participative et l' « ethnophotographie en sciences de l'environnement », terme que nous avons créé pour décrire notre utilisation de la photographie afin d’explorer les perceptions de leur environnement par les utilisateurs de ressources. Nous appliquons ces méthodes couplées dans le paysage socio-écologique de l'Alaotra, à Madagascar. Dans le cadre du projet AlaReLa (Alaotra Resilience Landscape), nous avons développé des modèles conceptuels qui relient les acteurs, les ressources, les normes et institutions, les processus écologiques et la dynamique sociale à travers des ateliers de modélisation participative. Les participants en étaient des agriculteurs, des universitaires, des conservationistes et des décideurs. Mettre en évidence et comprendre les liens multiples et les boucles de renforcement entre tous les composants et processus est une première étape cruciale dans la conception de stratégies socialement acceptables. Dans cet article, nous soulignons l' interaction entre la recherche participative et la photographie, afin de montrer comment elles échangent et se nourrissent l’une de l’autre, et comment cette approche permet une évolution vers une compréhension commune d'un système socio-écologique.
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