Authors:Florian Siegl Abstract: Whereas linguists conducting fieldwork tend to be a minority among linguists, linguists conducting fieldwork among the last speakers of an underresearched/underdocumented or even undocumented language are a minority within a minority. Although a number of fieldwork manuals have been published in recent decades, the perspective of fieldwork in extreme sociolinguistic situations such as among the last speakers of a language is usually underrepresented in the literature. It is precisely this perspective which will be presented by shedding some light on personal experiences and challenges from ongoing work on two moribund languages Forest Enets (Samoyedic, Uralic) and Ume Saami (Saami, Uralic). These impressions are contrasted with personal experiences from fieldwork and consultant work on other languages such as Dolgan and Tuvin (both Turkic), Taimyr Tundra Nenets (Samoyedic, Uralic) as well as Meithei (Sino‑Tibetan) and Tundra Yukaghir (isolate). A central claim of this article is to ... PubDate: 2019-02-20
Authors:Eva Toulouze Abstract: J’ai rendu compte il y a deux ans du IXe congrès, qui avait eu lieu à Ekaterinburg. Je n’avais pas caché ma satisfaction, en raison de la place importante dédiée aux études finno‑ougriennes, de l’atmosphère plaisante et constructive et, last but not least, des perspectives qui nous étaient ouvertes par le choix d’Iževsk comme siège pour le congrès suivant, et par l’élection d’Aleksej Zagrebin, le directeur de la filiale oudmourte de l’Académie des sciences, à la présidence de l’association. C’était une occasion pour Iževsk de s’affirmer en tant que capitale scientifique, de montrer son potentiel, de consolider la position de son institut de recherche dans un contexte où, en Russie comme ailleurs, la tendance est à la concentration. J’attendais donc de pied ferme ce congrès dans la capitale oudmourte et je me sentais d’autant plus concernée que j’ai dédié ces dernières années à l’étude des Oudmourtes. J’ai failli ne pas écrire ce compte‑rendu. Je n’avais – et je n’ai toujours – aucune... PubDate: 2019-02-20
Authors:Aleksi Moine Abstract: À la suite du Xe congrès des anthropologues et ethnologues de Russie, qui se tenait à Iževsk du 3 au 6 juillet 2017, j’ai accompagné Eva Toulouze et Nikolaj Anisimov dans leurs travaux de terrain en milieu oudmourte, au Tatarstan et en Bachkirie. Mes propres travaux de recherche se concentrent sur une aire géographique et linguistique différente, principalement la Carélie et les langues fenniques, mais mon séjour à Iževsk était une occasion unique et privilégiée de me familiariser avec la langue et la culture oudmourtes. Cette expérience de terrain est donc un peu particulière, puisqu’il s’agissait davantage de la découverte de quelque chose d’inconnu, dont j’avais certes entendu parler lors de séminaires et de cours sur les langues et peuples finno‑ougriens, mais dont je n’avais pas pu faire une expérience directe auparavant. Je n’avais pas de questions ni d’objet de recherche spécifique pour mon séjour, je n’avais pas de matériaux à collecter, en d’autres termes, je n’avais aucun c... PubDate: 2019-02-20
Authors:Nikolaj Anisimov Abstract: Cet article présente l’analyse réflexive d’une expérience de terrain dans les conditions de la culture d’origine du chercheur, la culture oudmourte. Sur la base d’une expérience de dix ans (2007‑2017) dans différents groupes locaux d’Oudmourtes, il passe en revue les outils et les méthodes du travail de terrain que j’ai essayé d’élaborer et de développer au cours de mon activité scientifique. J’analyse, sur la base d’exemples concrets, des cas divers (problématiques, curieux, affectifs etc.) de communication avec mes informateurs, ce qui permet de faire ressortir le rôle et le statut du chercheur dans sa propre culture. En même temps, cette étude illustre l’état du terrain oudmourte d’aujourd’hui, ainsi que les relations entre informateur et chercheur, entre informateurs et entre chercheur « de l’intérieur » et chercheur « de l’extérieur ». PubDate: 2019-02-20
Authors:Nikolaj Rakin Abstract: Les premières traductions komies d’œuvres hongroises ont eu lieu dans les années 1920. Aujourd’hui, tous les principaux auteurs hongrois (poètes ou prosateurs) sont représentés en komi ainsi que leurs œuvres les plus significatives, depuis les périodes les plus anciennes jusqu’à nos jours. L’histoire de la parution des traductions komies peut se subdiviser en trois périodes : la fin des années 1920‑1930, les années 1950‑1980 et la période après 1990. La première période est liée au travail de V. I. Lytkin, savant et poète komi, qui traduisait directement du hongrois. Dans les années 1950‑1980, les traductions ont eu lieu dans le cadre d’une découverte systématique mutuelle des cultures et littératures des peuples de l’URSS et des pays socialistes, et s’appuyaient sur des traductions russes déjà existantes. La période postérieure à 1990 va de pair avec l’émergence du mouvement finno‑ougrien. Ces dernières années les traductions se font à l’initiative et avec le soutien des Hongrois e... PubDate: 2019-02-20
Authors:Ksenija Djordjević Léonard, Jean Léo Léonard Abstract: L’article porte sur une expérience de terrain réalisée en Estonie orientale, en avril 2018. Notre objectif était d’explorer la question de l’intégration nationale, mais aussi transnationale, à travers des enquêtes qualitatives sur les représentations de l’identité nationale, sociolinguistique et religieuse d’un secteur de la composante russophone de la population estonienne et, partant, européenne : la communauté des vieux‑croyants de la rive occidentale du lac Peïpous, où elle s’est implantée à la fin du xviie siècle, en rupture avec la réforme du rite orthodoxe de Russie. Nous relaterons ici cette expérience en trois étapes : la préparation du terrain, le séjour sur place, et nos premières conclusions sur cette situation qui nous semble exemplaire d’une intégration équilibrée, dans un monde traversé par des crises et des conflits. PubDate: 2019-02-20
Authors:Laur Vallikivi Abstract: Dans cet article j’examine l’action missionnaire venue d’Estonie (et dans une moindre mesure de Finlande) auprès des peuples de Russie parlant des langues finno‑ougriennes (ouraliennes). Alors que l’écroulement de l’Union Soviétique s’accompagne d’une intense activité missionnaire en Russie, des protestants venus d’Estonie et de Finlande (surtout luthériens, méthodistes, baptistes, pentecôtistes) se joignent au mouvement et entreprennent de propager activement leur foi parmi les peuples finno‑ougriens de Russie. Comme les Estoniens et les Finnois sont souvent accueillis comme des « parents », les missionnaires voient là un « créneau donné par Dieu » à exploiter. Leur objectif est de créer une parenté chrétienne, où les parents ethniques deviennent frères et sœurs unis par la foi. En dépit d’accusations prétendant le contraire, ils voient dans leur intervention une initiative destinée à sauver les cultures et les langues finno‑ougriennes, et s’appuient sur leurs efforts pour rapproch... PubDate: 2019-02-20
Authors:Kadri Koreinik Abstract: Cet article présente les données collectées dans le cadre du projet de recherche “European Language Diversity for All” (ELDIA) à propos de l’utilisation de la langue seto. Bien qu’ELDIA ne se soit pas concentré, loin de là, sur la caractérisation de chacune des communautés linguistiques, cet article est centré sur l’utilisation dans le Setomaa du seto mais aussi des autres langues, comme l’estonien et l’anglais. Les données empiriques proviennent d’entretiens et de sondages, qui représentent les pratiques linguistiques de la population majeure dans la part du Setomaa traditionnel qui se trouve actuellement en Estonie. Les sondages ont permis de découvrir quelle langue est considérée comme première langue ou langue maternelle, quand et comment les sondés ont appris le seto, quel est, à leur avis, leur niveau de connaissance du seto, de l’anglais et des autres langues dans un barème de 1 à 5, ce qu’ils pensent du mélange du seto et de l’estonien, comment se présente le seto authentiqu... PubDate: 2019-02-20
Authors:Anatole Danto Abstract: La XXXIVème conférence internationale IFUSCO (International Finno‑Ugric Students’ Conference) s’est tenue du 1er au 5 mai 2018 à Tartu, Estonie. Elle a été hébergée par l’université de Tartu (Tartu Ülikool), au sein de son bâtiment du 2, rue Jakobi, qui abrite, entre autres, les départements d’archéologie et de linguistique finno‑ougrienne, et est situé juste derrière le bâtiment siège de l’université. La conférence a bénéficié des soutiens logistiques et/ou financiers de différentes institutions estoniennes : université de Tartu, du programme Hõimurahvast, du Hasartmängumaksu nõugoku, de la ville de Tartu, et de l’agence nationale Archimedes – Study Estonia. Elle a été organisée par les étudiants en finno‑ougristique de l’université de Tartu, et notamment trois étudiantes très actives : Merit Müller, Carmen Nõlvak et Anna Kuznetsova. Elle s’est tenue du 1er au 5 mai, avec des interventions en salle sur cette même période. Cette conférence annuelle se tenait pour la troisième fois dep... PubDate: 2019-02-20
Authors:Eva Toulouze, Nikolaj Anisimov Abstract: La tradition des « symposiums de terrain » à Ludorvaj, Oudmourtie, a commencé il y a quelques années. Ils ont lieu au musée en plein air qui se trouve à 17 km de la capitale oudmourte Iževsk, à proximité du village oudmourte de Ludorvaj, de triste mémoire (il était surtout connu, avant la construction du musée, pour un incident en 1929, qui avait lancé le coup d’envoi de la collectivisation en Oudmourtie). Le musée couvre une aire où se trouvait, jadis, un village russe. Ces symposiums sont le résultat d’’une coopération entre ce musée et l’institut de recherche en sciences humaines de l’Académie des sciences. Plus précisément, la coopération est entre le musée et une chercheuse de l’institut, Elena Popova, anthropologue, qui est l’auteur du projet. Officiellement, Popova est une ethnographe, qui à un moment donné de son itinéraire s’est spécialisée en anthropologie visuelle. Mais son approche dans toutes ses entreprises est réellement une approche pleinement anthropologique, et ell... PubDate: 2019-02-20