Abstract: Des controverses récurrentes remettent en cause la scientificité de certaines orientations des sciences sociales. Certains objets ou prismes d’analyse comme la race, le genre, les sexualités mais aussi des outils théoriques comme l’intersectionnalité se retrouvent ainsi au banc des accusés. Ces polémiques ont pour mérite d'inviter les sciences sociales à un retour réflexif sur les dimensions critiques des savoirs qu'elles produisent. D’où le double objectif de ce dossier « sciences sociales et critique » : premièrement, proposer une vision plus juste des spécificités et de la diversité interne des sciences sociales critiques, des études de genre, de l’étude critique du racisme, de la pensée décoloniale et de l’approche intersectionnelle ; deuxièmement saisir l’occasion des attaques contre les sciences sociales critiques pour relancer une réflexion épistémologique et politique sur la légitimité de leurs méthodes et l’intérêt des effets critiques qu’elles sont susceptibles de produire. There is ongoing controversy surrounding the scientificity of certain trends in contemporary social sciences. Some subjects, such as race, gender, and sexuality, along with theoretical tools such as intersectionality, are continuously re-examined in a critical light. Such polemic invites social scientists to reflect on the critical dimensions of the knowledge they produce. This “social sciences and critique” issue therefore has a twofold purpose: first, to investigate the specificities and internal diversity of critical social sciences, gender studies, the critical study of racism, decoloniality, and the intersectional approach; and second, to take these attacks against critical social sciences as an opportunity to initiate new epistemological and political reflections about the legitimacy of the methods used in such attacks and the implications of the critical effects they produce. Dossier Présentation du dossier [Texte intégral] Claude Gautier et Emmanuel Renault Introduction of the issue Spécificités et légitimité des sciences sociales critiques Cartographier les sociologies critiques : définitions, justifications et modèles critiques [Texte intégral] Emmanuel Renault Mapping critical sociology: Definitions, justifications, critical models Critique pour qui ' Politisation par l’enquête et objectivation de sa réception [Texte intégral] Maud Simonet Critique for whom' Politicising research and objectifying its reception Les fonctions de la critique dans la sociologie de Pierre Bourdieu [Texte intégral] Claude Gautier The functions of the critique in the sociology of Pierre Bourdieu Une critique alternative (en sciences sociales) : enquêter sur le front des possibles [Texte intégral] Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre An alternative critique (in social sciences): Investigating the frontline of possibilities Quelques questions disputées L’intersectionnalité, une menace pour la sociologie (et les sociologues français) des classes sociales ' [Texte intégral] Isabelle Clair Is intersectionality threatening French sociology (and sociologists) of social class' Quand l’état critique est salutaire. Du procès du « décolonialisme » à l’urgence du décentrement [Texte intégral] Stéphane Dufoix PubDate: 2022-12-15
Abstract: Nous travaillons chaque jour, pour la plupart d’entre nous, à lire des textes de philosophes du passé. Pourtant, parce qu’il est constamment sous nos yeux, nous nous focalisons rarement sur le médium éditorial qui permet cette lecture. Or, loin d’avoir ce statut de « degré zéro de la réception », inoffensif et impartial, qu’on a parfois voulu lui attribuer, le travail d’édition philosophique semble de part en part traversé d’enjeux tant politiques que philosophiques. C’est particulièrement le cas au XIXe siècle, au moment où se développe en France, sous l’égide de Victor Cousin, l’histoire de la philosophie comme discipline autonome. Éditer un texte est alors à la fois un moyen de réactiver des traditions légitimant sa propre philosophie, de se constituer des ancêtres ou des ennemis. Mais les éditions sont aussi un lieu privilégié pour développer sa propre philosophie, dans les notes et les préfaces, sous l’autorité illustre des classiques que l’on édite. Enfin, certains philosophes explicitent qu’un tel travail est en lui-même philosophique, dans la mesure où éditer est un acte dont on peut attendre des bénéfices philosophiques. Les six études de ce dossier rendent compte de la diversité des usages et des mérites philosophiques des éditions de philosophes au XIXe siècle en France, en se focalisant sur six « classiques » : Montesquieu, Pascal, Buffier, Spinoza, Reid et Leibniz. Reading past philosophers is an important part of the work of philosophers and historians of philosophy today. However, we seldom focus on the medium which makes this work possible: the editions of those past philosophers. Far from being the “degree zero of reception” as it is sometimes considered, editorial work has something to do with politics and philosophy. Such was notably the case for 19th century France, when history of philosophy became an autonomous discipline, on the authority of Victor Cousin. Editing past philosophers was then a way to legitimate one’s own philosophy. It helped to revitalise philosophical traditions and to identify ancestors or enemies to them. But editions of renowned philosophers were also seen as a privileged environment in which it was possible to develop one’s own philosophy, in the footnotes, prefaces, etc. Last but not least, some philosophers considered their editorial work as philosophical in itself. To them, editing was an act from which philosophical benefits could be derived. The six present studies account for the diversity of uses of philosophical editions in 19th century France. They focus on six “classics”: Montesquieu, Pascal, Buffier, Spinoza, Reid, and Leibniz. Dossier Pourquoi édite-t-on les philosophes « classiques » en France au XIXe siècle ' [Texte intégral] Félix Barancy Why were the “classical” philosophers published in 19th century France' I. Les conditions du devenir philosophique De Didot (an III) à Laboulaye (1879) : l’avènement philosophique de Montesquieu [Texte intégral] Catherine Volpilhac-Auger From Didot (an III) to Laboulaye (1879): Montesquieu’s philosophical advent Agir en éditant. Les éditions de Pascal dans la seconde moitié du XIXe siècle et la formation du canon philosophique [Texte intégral] Félix Barancy Editions as actions. Editing Pascal in the second half of the 19th century and the making of the philosophical canon II. Les éditions au cœur de querelles juridictionnelles Un livre « utile en ce moment » : l’édition de Buffier comme pratique idéologique au XIXe siècle [Texte intégral] Louis Rouquayrol A “currently helpful” book: Editing Buffier as an ideological practice in the 19th century Publier Spinoza dans la France du XIXe siècle [Texte intégral] PubDate: 2022-08-18
Abstract: La question de la vision sensible (la vision oculaire) a toujours eu une signification particulière pour la pensée philosophique. Ce numéro est spécifiquement consacré aux théories de la vision oculaire dans la tradition philosophique et à leurs conséquences pour la théorie de la connaissance et l’épistémologie. Ces études portent sur des philosophies de l’Antiquité, du Moyen Âge, de la période Moderne jusqu’à des questions récentes issues des théories cognitivistes ou des théories de l’intelligence artificielle. Sont en particulier étudiés : les rapports entre physique, physiologie et psychologie de la vision, la question de la nature de l’acte de vision (contact direct avec l’objet ou représentation de cet objet), la fonction de la vision sensible dans la théorie de la connaissance, le statut de la pensée aveugle (non-intuitive), les conséquences philosophiques de la découverte de l’image rétinienne par Johannes Kepler, la structure logique de la perception visuelle, les nouvelles approches et nouvelles analyses de l’acte de vision dans les théories cognitivistes et dans les théories de l’intelligence artificielle. Sensory vision (eyesight) has always been a matter of particular significance in philosophical thought. This issue is specifically devoted to philosophical theories about sensory vision and their consequences on the theory of knowledge and epistemology. These studies address philosophies dating from Antiquity, the Middle Ages, and the Modern period, up to recent questions arising from cognitivist theories or theories of Artificial Intelligence. Particular attention is given to the following topics: The relationship between physics, physiology, and psychology of vision; the very nature of the act of vision (direct contact with the object or representation of this object); the function of sensory vision in the theory of knowledge; the status of blind (non-intuitive) thought; the philosophical consequences of Johannes Kepler’s discovery of the retinal image; the logical structure of visual perception; new approaches and new analyses of the act of vision in cognitivist theories and in the theories of Artificial Intelligence. Dossier Philosophies de la vision [Texte intégral] Dominique Demange Vision et philosophia dans le Timée de Platon [Texte intégral] Olivier Renaut Vision and philosophia Plato’s Timaeus Sur quelques théories de la représentation visuelle avant Kepler [Texte intégral] Dominique Demange About a few pre-Kepler theories of visual representation Ut pictura, ita visio [Texte intégral] Philippe Hamou Ut pictura, ita visio. Some aspects of the Keplerian legacy in seventeenth-century theory of vision L’acte de voir dans la « pensée aveugle » leibnizienne [Texte intégral] Claire Schwartz The act of seeing in Leibnizian “blind thought” Ce que cela fait de voir et la science de la perception selon Thomas Reid [Texte intégral] Claire Etchegaray What it is like to see and the science of perception according to Thomas Reid L’expérience visuelle est-elle une relation ou une représentation ' Le relationnisme et l’intentionnalisme à l’épreuve des sciences cognitives [Texte intégral] Jérôme Dokic Is visual experience a relation or a representation' Relationalism and Intentionalism in the face of cognitive science Les machines y voient-elles quelque chose ' [Texte intégral] Denis Bonnay... PubDate: 2022-03-03
Abstract: Au cours des cinquante dernières années, on a pu contester le caractère d'exception de la Révolution française et réinscrire l'événement dans le cycle plus large des « révolutions démocratiques » (R. Palmer). Malgré cela, de nombreux historiens persistent à souligner que son radicalisme, sa dimension populaire et son incarnation dans l’État le plus puissant d’Europe lui ont conféré une portée singulière. La Révolution française a imposé aux yeux de tous une nouvelle vision du monde et de la société, suscitant bien plus d’émules (et d'ennemis) que n’importe quel autre processus révolutionnaire contemporain. Sans chercher à prolonger ces débats historiographiques, ce dossier examine l'influence philosophique et politique du XVIIIe siècle français sur les nations voisines et sur les révolutions survenues dans son sillage, à travers le prisme de la théorisation de ces processus par leurs acteurs. Loin d'espérer faire un tour d’horizon complet, il paraît néanmoins possible d'examiner des exemples précis et de déterminer en particulier ce que l’idée nationale moderne, telle qu’elle émerge en Allemagne et en Russie au XIXe siècle ou en Chine au tournant du XXe siècle, doit à la France des Lumières et de la Révolution. Dans cette perspective où l’histoire intellectuelle croise l’histoire des transferts culturels et politiques, on cherche à distinguer ce qui relève de l’héritage des Lumières françaises de ce qui relève de celui de la Révolution proprement dite. Over the past fifty years, historians questioned the exceptionalism of the French Revolution and reframed it within the broader cycle of the “democratic revolutions” (R. Palmer). Despite this, many historians nonetheless continue to underline that its radicalism, its popular dimension, and its incarnation into the most powerful State of Europe made it unprecedented. The French Revolution imposed a new vision of the world and of society upon everyone, generating many more admirers and detractors than any other contemporary revolutionary event. This volume does not seek to pursue these historiographical debates. Rather, it examines the philosophical and political influence the French Enlightenment exerted on neighbouring peoples and on the subsequent revolutions through the prism of their theorisation by the actors themselves. If we cannot take a comprehensive approach to such questions at least we can focus on several specific examples to assess what the modern idea of nation, as it emerged in Germany and Russia in the 19th century, and in China at the turn of the 20th century, owe to the French Enlightenment and the Revolution. In a perspective that combines intellectual history and the history of cultural and political transfers, our aim is to distinguish what pertains to the French Enlightenment and what pertains to the Revolution itself. Dossier Échos de La Marseillaise : l’héritage des Lumières et de la Révolution française dans les constructions nationales aux XIXe et XXe siècles [Texte intégral] Stéphanie Roza et Myriam-Isabelle Ducrocq Echoes of the Marseillaise: The Enlightenment and the French Revolution legacy in national constructions in the 19th and 20th centuries I/ Échos contemporains : la Révolution française, l’Europe et le monde (1789-1830) Briser les « chaînes extérieures » : le combat commun de la Révolution française et de la Doctrine de la science de Fichte [Texte intégral] Thomas Van der Hallen “Tear away the external chains”: the common struggle of the French Revolution and Fichte’s Doctrine of Scientific Knowledge « Cette heureuse contrée deviendra désormais une terre de promission » : la Révolution française écrite par des témoins britanniques à Paris [Texte intégral] Rachel Rogers “This happy country will henceforth become a promised land”: the French Revolution described by British observers in Paris Les indépendantistes vénézuéliens face à l’esclavage : les défis d’une révolution atlantique dans une soci... PubDate: 2021-10-12
Abstract: Spinoza cite peu ses prédécesseurs, mais la critique s’est attachée à montrer l’insertion de la pensée et de l’écriture spinozistes dans différentes traditions. Ce dossier analyse donc comment Spinoza remanie et réécrit ce qu’il trouve devant lui. Autrement dit, il s’agit de comprendre comment, pour lui, ces « héritages » sont en fait des matériaux à retravailler : comment le système spinoziste traite-t-il les questions du suicide, de l’expérience historique, de la toute-puissance divine et de la finitude humaine ' Ainsi, le problème du suicide oblige à penser la destruction de soi-même dans une philosophie qui analyse l’individu à partir d’un conatus qui paraît exclure toute possibilité de contradiction interne. De même, la réflexion politique de Spinoza, comme celle de Hobbes, s’appuie sur des exemples empruntés aux historiens latins, ce qui implique la constitution de modèles historiques. La toute-puissance divine est pensée par l’infléchissement de la catégorie de causalité, qui permet de donner un autre sens à l’infini et aux rapports entre essence divine et lois de la nature. La réflexion sur la finitude fonde une pensée de l’existence sur un contenu issu de l’expérience humaine la plus commune – ce qui permet de comprendre la signification de l’attention portée par Spinoza aux récits religieux : elle renvoie non seulement aux nécessités de la controverse sur l’Écriture, mais aussi au fait que ces récits alimentent sa méditation sur les formes de vie. Spinoza rarely quotes his predecessors, but scholars have focused on showing how Spinozist thought and writing fits into different traditions. This dossier therefore analyses how Spinoza reshapes and rewrites what he finds before him. In other words, this involves ascertaining how, for him, these “legacies” are in fact materials to be reworked: how does the Spinozist system deal with questions of suicide, historical experience, divine omnipotence and human finitude' So the problem of suicide forces us to think of the destruction of the self within the framework of a philosophy which bases its analysis of the individual on a conatus which seems to exclude any possibility of internal contradiction. Similarly, Spinoza’s political reflection, like that of Hobbes, is based on examples borrowed from Latin historians, which involves the creation of historical models. Divine omnipotence is conceived through the reorientation of the category of causality, which makes it possible to give another meaning to the infinite and to the relationship between the divine essence and the laws of nature. Reflection on finitude bases the idea of existence on material stemming from the most common human experience – which helps to explain why Spinoza gave such attention to religious narratives: that attention relates not only to the necessities of Scriptural debate but also to the fact that these narratives fuel his reflections on the different forms of life. Dossier Introduction [Texte intégral] Pierre-François Moreau Introduction Suicide, conatus et conflictualité chez Spinoza [Texte intégral] Eunju Kim Suicide, conatus and conflictuality in Spinoza Hobbes et Spinoza lecteurs de Tacite : histoire et politique [Texte intégral] Marta Libertà De Bastiani Hobbes and Spinoza as readers of Tacitus: history and politics Spinoza et le Dieu qui peut tout [Texte intégral] Alain Gervais Ndoba Spinoza and the Almighty God Le bien de l’homme chez Spinoza : vers un existentialisme positif [Texte intégral] Ursula Renz The human good in Spinoza: towards a positive existentialism Varia Historicisme et lutte de classes chez José Carlos Mariátegui [Texte intégral] Jean-Gane... PubDate: 2020-12-31
Abstract: L’objectif de cette publication est de clarifier les représentations, et de l’homme et de la société, qui se développent de l’Antiquité au siècle des Lumières. Létitia Mouze explore la notion politique de « lien » (desmos) chez Platon et détermine son rapport avec la philia (amitié) des citoyens entre eux, condition sine qua non de la cité. Mais dès lors que la philia n’est plus une évidence, comment composer et vivre le lien social ' Olivier Guerrier et Sylvia Giocanti s’attellent par deux biais différents à la question de la gestion des liens, publics et privés, chez Montaigne, lequel ne minore en rien la part de conflictualité inhérente au désir. Locke définit de façon classique le langage comme le lien commun de la société, mais il s’agit ici pour Éric Marquer de révéler la profonde unité entre la logique et l’analyse de la communication sociale. Éléonore Le Jallé s’intéresse au rapport entre la vertu naturelle de bienveillance et la vertu artificielle de justice, pour montrer que Hume, à la différence d’auteurs tels que Smith et Rawls, a su mettre en lumière les contradictions entre ce que recommande la bienveillance et ce que demande la justice. En partant des expériences de pensée au XVIIIe siècle, Christophe Martin montre que là où l’expérience de désocialisation vise à démontrer la naturalité du lien social, elle sert au contraire chez Rousseau à révéler les potentialités de la nature de l’homme que l’environnement artificiel de la société a « défigurée ». Chez ce même auteur, Géraldine Lepan met enfin en évidence les implications de la définition de l’homme comme être « relatif » : comment faire en sorte que les liens juridiques du contrat correspondent au développement des liens naturels et civils ' This publication intends to clarify different portrayals of Man and society, developed from Antiquity to the Age of Enlightenment. Létitia Mouze explores Plato’s political notion of “bond” (desmos) and determines its relationship with citizens’ philia (friendship), a sine qua non condition of community. Yet whenever philia can no longer be taken for granted, then how can the social link be construed and experienced' Olivier Guerrier and Sylvia Giocanti are both interested in Montaigne. They study the question of public and private links without minimizing the human conflict which naturally arises from ambivalent desires. Locke defines language as the common link of society, yet Éric Marquer focuses on the profound unity between logic and civil life and considers the role of practices and uses in constituting the relationship between ideas. Éléonore Le Jallé compares two forms of social links according to Hume, corresponding respectively to the natural virtue of benevolence and to the artificial virtue of justice, in order to analyze Hume’s enhancing of the possible contradictions between these two virtues, an observation which other authors such as Smith or Rawls, have somehow neglected. By focusing on thought experiments of the 18th century, Christophe Martin illustrates that, where desocialization experiments tend to prove the naturality of the social link, for Rousseau it instead serves to bring to light the potentialities of human nature which society’s “artificial” environment has disfigured. Finally, Géraldine Lepan’s article deals with the definition of Man as a “relative being” by Rousseau: how can “bonds” correspond to the development of natural and civil “ties”' Dossier Introduction [Texte intégral] Géraldine Lepan Introduction Desmos et philia chez Platon [Texte intégral] Létitia Mouze Plato’s desmos and philia « Alter remus aquas, alter mihi radat arenas » : composition des liens et « souci de soi » chez Montaigne [Texte intégral] Olivier Guerrier “Alter remus aquas, alter mihi radat arenas”: composition of links and “care of the self” for Montaigne Faire lien dans la non-appartenance à soi : Montaigne [Texte intégral] Sylvia Giocanti PubDate: 2020-07-08