Abstract: La question de la vision sensible (la vision oculaire) a toujours eu une signification particulière pour la pensée philosophique. Ce numéro est spécifiquement consacré aux théories de la vision oculaire dans la tradition philosophique et à leurs conséquences pour la théorie de la connaissance et l’épistémologie. Ces études portent sur des philosophies de l’Antiquité, du Moyen Âge, de la période Moderne jusqu’à des questions récentes issues des théories cognitivistes ou des théories de l’intelligence artificielle. Sont en particulier étudiés : les rapports entre physique, physiologie et psychologie de la vision, la question de la nature de l’acte de vision (contact direct avec l’objet ou représentation de cet objet), la fonction de la vision sensible dans la théorie de la connaissance, le statut de la pensée aveugle (non-intuitive), les conséquences philosophiques de la découverte de l’image rétinienne par Johannes Kepler, la structure logique de la perception visuelle, les nouvelles approches et nouvelles analyses de l’acte de vision dans les théories cognitivistes et dans les théories de l’intelligence artificielle. Sensory vision (eyesight) has always been a matter of particular significance in philosophical thought. This issue is specifically devoted to philosophical theories about sensory vision and their consequences on the theory of knowledge and epistemology. These studies address philosophies dating from Antiquity, the Middle Ages, and the Modern period, up to recent questions arising from cognitivist theories or theories of Artificial Intelligence. Particular attention is given to the following topics: The relationship between physics, physiology, and psychology of vision; the very nature of the act of vision (direct contact with the object or representation of this object); the function of sensory vision in the theory of knowledge; the status of blind (non-intuitive) thought; the philosophical consequences of Johannes Kepler’s discovery of the retinal image; the logical structure of visual perception; new approaches and new analyses of the act of vision in cognitivist theories and in the theories of Artificial Intelligence. Dossier Philosophies de la vision [Texte intégral] Dominique Demange Vision et philosophia dans le Timée de Platon [Texte intégral] Olivier Renaut Vision and philosophia Plato’s Timaeus Sur quelques théories de la représentation visuelle avant Kepler [Texte intégral] Dominique Demange About a few pre-Kepler theories of visual representation Ut pictura, ita visio [Texte intégral] Philippe Hamou Ut pictura, ita visio. Some aspects of the Keplerian legacy in seventeenth-century theory of vision L’acte de voir dans la « pensée aveugle » leibnizienne [Texte intégral] Claire Schwartz The act of seeing in Leibnizian “blind thought” Ce que cela fait de voir et la science de la perception selon Thomas Reid [Texte intégral] Claire Etchegaray What it is like to see and the science of perception according to Thomas Reid L’expérience visuelle est-elle une relation ou une représentation ' Le relationnisme et l’intentionnalisme à l’épreuve des sciences cognitives [Texte intégral] Jérôme Dokic Is visual experience a relation or a representation' Relationalism and Intentionalism in the face of cognitive science Les machines y voient-elles quelque chose ' [Texte intégral] Denis B... PubDate: 2022-03-03
Abstract: Au cours des cinquante dernières années, on a pu contester le caractère d'exception de la Révolution française et réinscrire l'événement dans le cycle plus large des « révolutions démocratiques » (R. Palmer). Malgré cela, de nombreux historiens persistent à souligner que son radicalisme, sa dimension populaire et son incarnation dans l’État le plus puissant d’Europe lui ont conféré une portée singulière. La Révolution française a imposé aux yeux de tous une nouvelle vision du monde et de la société, suscitant bien plus d’émules (et d'ennemis) que n’importe quel autre processus révolutionnaire contemporain. Sans chercher à prolonger ces débats historiographiques, ce dossier examine l'influence philosophique et politique du XVIIIe siècle français sur les nations voisines et sur les révolutions survenues dans son sillage, à travers le prisme de la théorisation de ces processus par leurs acteurs. Loin d'espérer faire un tour d’horizon complet, il paraît néanmoins possible d'examiner des exemples précis et de déterminer en particulier ce que l’idée nationale moderne, telle qu’elle émerge en Allemagne et en Russie au XIXe siècle ou en Chine au tournant du XXe siècle, doit à la France des Lumières et de la Révolution. Dans cette perspective où l’histoire intellectuelle croise l’histoire des transferts culturels et politiques, on cherche à distinguer ce qui relève de l’héritage des Lumières françaises de ce qui relève de celui de la Révolution proprement dite. Over the past fifty years, historians questioned the exceptionalism of the French Revolution and reframed it within the broader cycle of the “democratic revolutions” (R. Palmer). Despite this, many historians nonetheless continue to underline that its radicalism, its popular dimension, and its incarnation into the most powerful State of Europe made it unprecedented. The French Revolution imposed a new vision of the world and of society upon everyone, generating many more admirers and detractors than any other contemporary revolutionary event. This volume does not seek to pursue these historiographical debates. Rather, it examines the philosophical and political influence the French Enlightenment exerted on neighbouring peoples and on the subsequent revolutions through the prism of their theorisation by the actors themselves. If we cannot take a comprehensive approach to such questions at least we can focus on several specific examples to assess what the modern idea of nation, as it emerged in Germany and Russia in the 19th century, and in China at the turn of the 20th century, owe to the French Enlightenment and the Revolution. In a perspective that combines intellectual history and the history of cultural and political transfers, our aim is to distinguish what pertains to the French Enlightenment and what pertains to the Revolution itself. Dossier Échos de La Marseillaise : l’héritage des Lumières et de la Révolution française dans les constructions nationales aux XIXe et XXe siècles [Texte intégral] Stéphanie Roza et Myriam-Isabelle Ducrocq Echoes of the Marseillaise: The Enlightenment and the French Revolution legacy in national constructions in the 19th and 20th centuries I/ Échos contemporains : la Révolution française, l’Europe et le monde (1789-1830) Briser les « chaînes extérieures » : le combat commun de la Révolution française et de la Doctrine de la science de Fichte [Texte intégral] Thomas Van der Hallen “Tear away the external chains”: the common struggle of the French Revolution and Fichte’s Doctrine of Scientific Knowledge « Cette heureuse contrée deviendra désormais une terre de promission » : la Révolution française écrite par des témoins britanniques à Paris [Texte intégral] Rachel Rogers “This happy country will henceforth become a promised land”: the French Revolution described by British observers in Paris Les indépendantistes vénézuéliens face à l’esclavage : les défis d’une révolution atlantique dans une soci... PubDate: 2021-10-12
Abstract: Spinoza cite peu ses prédécesseurs, mais la critique s’est attachée à montrer l’insertion de la pensée et de l’écriture spinozistes dans différentes traditions. Ce dossier analyse donc comment Spinoza remanie et réécrit ce qu’il trouve devant lui. Autrement dit, il s’agit de comprendre comment, pour lui, ces « héritages » sont en fait des matériaux à retravailler : comment le système spinoziste traite-t-il les questions du suicide, de l’expérience historique, de la toute-puissance divine et de la finitude humaine ' Ainsi, le problème du suicide oblige à penser la destruction de soi-même dans une philosophie qui analyse l’individu à partir d’un conatus qui paraît exclure toute possibilité de contradiction interne. De même, la réflexion politique de Spinoza, comme celle de Hobbes, s’appuie sur des exemples empruntés aux historiens latins, ce qui implique la constitution de modèles historiques. La toute-puissance divine est pensée par l’infléchissement de la catégorie de causalité, qui permet de donner un autre sens à l’infini et aux rapports entre essence divine et lois de la nature. La réflexion sur la finitude fonde une pensée de l’existence sur un contenu issu de l’expérience humaine la plus commune – ce qui permet de comprendre la signification de l’attention portée par Spinoza aux récits religieux : elle renvoie non seulement aux nécessités de la controverse sur l’Écriture, mais aussi au fait que ces récits alimentent sa méditation sur les formes de vie. Spinoza rarely quotes his predecessors, but scholars have focused on showing how Spinozist thought and writing fits into different traditions. This dossier therefore analyses how Spinoza reshapes and rewrites what he finds before him. In other words, this involves ascertaining how, for him, these “legacies” are in fact materials to be reworked: how does the Spinozist system deal with questions of suicide, historical experience, divine omnipotence and human finitude' So the problem of suicide forces us to think of the destruction of the self within the framework of a philosophy which bases its analysis of the individual on a conatus which seems to exclude any possibility of internal contradiction. Similarly, Spinoza’s political reflection, like that of Hobbes, is based on examples borrowed from Latin historians, which involves the creation of historical models. Divine omnipotence is conceived through the reorientation of the category of causality, which makes it possible to give another meaning to the infinite and to the relationship between the divine essence and the laws of nature. Reflection on finitude bases the idea of existence on material stemming from the most common human experience – which helps to explain why Spinoza gave such attention to religious narratives: that attention relates not only to the necessities of Scriptural debate but also to the fact that these narratives fuel his reflections on the different forms of life. Dossier Introduction [Texte intégral] Pierre-François Moreau Introduction Suicide, conatus et conflictualité chez Spinoza [Texte intégral] Eunju Kim Suicide, conatus and conflictuality in Spinoza Hobbes et Spinoza lecteurs de Tacite : histoire et politique [Texte intégral] Marta Libertà De Bastiani Hobbes and Spinoza as readers of Tacitus: history and politics Spinoza et le Dieu qui peut tout [Texte intégral] Alain Gervais Ndoba Spinoza and the Almighty God Le bien de l’homme chez Spinoza : vers un existentialisme positif [Texte intégral] Ursula Renz The human good in Spinoza: towards a positive existentialism Varia Historicisme et lutte de classes chez José Carlos Mariátegui [Texte intégral] J... PubDate: 2020-12-31
Abstract: L’objectif de cette publication est de clarifier les représentations, et de l’homme et de la société, qui se développent de l’Antiquité au siècle des Lumières. Létitia Mouze explore la notion politique de « lien » (desmos) chez Platon et détermine son rapport avec la philia (amitié) des citoyens entre eux, condition sine qua non de la cité. Mais dès lors que la philia n’est plus une évidence, comment composer et vivre le lien social ' Olivier Guerrier et Sylvia Giocanti s’attellent par deux biais différents à la question de la gestion des liens, publics et privés, chez Montaigne, lequel ne minore en rien la part de conflictualité inhérente au désir. Locke définit de façon classique le langage comme le lien commun de la société, mais il s’agit ici pour Éric Marquer de révéler la profonde unité entre la logique et l’analyse de la communication sociale. Éléonore Le Jallé s’intéresse au rapport entre la vertu naturelle de bienveillance et la vertu artificielle de justice, pour montrer que Hume, à la différence d’auteurs tels que Smith et Rawls, a su mettre en lumière les contradictions entre ce que recommande la bienveillance et ce que demande la justice. En partant des expériences de pensée au XVIIIe siècle, Christophe Martin montre que là où l’expérience de désocialisation vise à démontrer la naturalité du lien social, elle sert au contraire chez Rousseau à révéler les potentialités de la nature de l’homme que l’environnement artificiel de la société a « défigurée ». Chez ce même auteur, Géraldine Lepan met enfin en évidence les implications de la définition de l’homme comme être « relatif » : comment faire en sorte que les liens juridiques du contrat correspondent au développement des liens naturels et civils ' This publication intends to clarify different portrayals of Man and society, developed from Antiquity to the Age of Enlightenment. Létitia Mouze explores Plato’s political notion of “bond” (desmos) and determines its relationship with citizens’ philia (friendship), a sine qua non condition of community. Yet whenever philia can no longer be taken for granted, then how can the social link be construed and experienced' Olivier Guerrier and Sylvia Giocanti are both interested in Montaigne. They study the question of public and private links without minimizing the human conflict which naturally arises from ambivalent desires. Locke defines language as the common link of society, yet Éric Marquer focuses on the profound unity between logic and civil life and considers the role of practices and uses in constituting the relationship between ideas. Éléonore Le Jallé compares two forms of social links according to Hume, corresponding respectively to the natural virtue of benevolence and to the artificial virtue of justice, in order to analyze Hume’s enhancing of the possible contradictions between these two virtues, an observation which other authors such as Smith or Rawls, have somehow neglected. By focusing on thought experiments of the 18th century, Christophe Martin illustrates that, where desocialization experiments tend to prove the naturality of the social link, for Rousseau it instead serves to bring to light the potentialities of human nature which society’s “artificial” environment has disfigured. Finally, Géraldine Lepan’s article deals with the definition of Man as a “relative being” by Rousseau: how can “bonds” correspond to the development of natural and civil “ties”' Dossier Introduction [Texte intégral] Géraldine Lepan Introduction Desmos et philia chez Platon [Texte intégral] Létitia Mouze Plato’s desmos and philia « Alter remus aquas, alter mihi radat arenas » : composition des liens et « souci de soi » chez Montaigne [Texte intégral] Olivier Guerrier “Alter remus aquas, alter mihi radat arenas”: composition of links and “care of the self” for Montaigne Faire lien dans la non-appartenance à soi : Montaigne [Texte intégral] Sylvia Giocanti PubDate: 2020-07-08
Abstract: Le dossier a pour but d’interroger, à partir de Michel Foucault, le lien entre la réflexion épistémologique sur la santé mentale et l’historicité des savoirs qui la cernent. La contribution d’Elisabetta Basso s’appuie sur les manuscrits foucaldiens des années 1950 afin d’analyser le chantier à partir duquel le jeune Foucault inaugure une réflexion qui l’amènera à une mise en question radicale du bien-fondé des sciences humaines. Ugo Balzaretti discute le rapport de la psychanalyse à la biopolitique, qu’il approfondit à la lumière de l’archéologie de la psychanalyse que Foucault développe dans Naissance de la clinique et Les mots et les choses, mais aussi de la généalogie du pouvoir esquissée dans La volonté de savoir. L’article de Laurent Dartigues a pour objet la manière dont Foucault lit et utilise la psychanalyse, dont la présence ne concerne pas les seuls écrits des années 1950 et 1960, mais reste constante tout au long de l’œuvre du philosophe, avec un statut incertain et fluctuant. Aurélie Pfauwadel s’intéresse à un point d’achoppement qui concerne une des généalogies foucaldiennes de la psychanalyse, celle qui, dans les années 1970, met le freudisme du côté de la normalisation. Clotilde Leguil se concentre sur la pensée de Lacan, dont elle fait remarquer la dimension politique dans la mesure où elle promeut une conception anti-identitariste du sujet. Enfin, le dossier présente la transcription d’un inédit de Foucault sur la psychanalyse, où le philosophe entend mesurer l’apport de la psychanalyse à la compréhension de la maladie mentale. The aim of this special issue is to question, starting from Michel Foucault, the link between the epistemological reflection on mental health and the historicity of the knowledge that defines it. Elisabetta Basso’s contribution draws on Foucault’s manuscripts of the 1950s, in order to analyze how the young Foucault initiates a reflection that leads him to radically put into question social sciences. Ugo Balzaretti discusses the relationship between psychoanalysis and biopolitics, which he explores in the light of the archaeology of psychoanalysis developed by Foucault in Naissance de la clinique and Les mots et les choses, but also in the genealogy of power outlined in La volonté de savoir. Laurent Dartigues’s article deals with the way in which Foucault reads and uses psychoanalysis – whose presence in Foucault’s corpus does not only concern the writings of the 1950s and 1960s – but remains constant throughout the philosopher's work, with an uncertain and fluctuating status. Aurélie Pfauwadel dwells on a stumbling block that concerns one of the genealogies of psychoanalysis outlined by Foucault, the one that, in the 1970s, put Freudism on the side of normalization. Clotilde Leguil focuses on Lacan’s thinking, by emphasizing its political dimension in that it promotes an anti-identitarist conception of the subject. Finally, the dossier presents the transcription of an unpublished manuscript by Foucault on psychoanalysis, in which the philosopher intends to assess the contribution of psychoanalysis to the understanding of mental illness. Dossier Introduction [Texte intégral] Elisabetta Basso et Laurent Dartigues Introduction De la philosophie à l’histoire, en passant par la psychologie : que nous apprennent les archives Foucault des années 1950 ' [Texte intégral] Elisabetta Basso From philosophy to history, through psychology: what do we learn from the Foucault archives of the 1950s' Cogito et histoire du sujet : quelques remarques sur la biopolitique et la psychanalyse [Texte intégral] Ugo Balzaretti Cogito and history of the subject: some remarks on biopolitics and psychoanalysis La question de psychanalyse chez Michel Foucault [Texte intégral] Laurent Dartigues Psychoanalytical disorders in the Foucault’s thought La psychanalyse et la société de normalisation : Lacan versus Foucault [Texte intégral] Aurélie Pfauwadel PubDate: 2019-12-12
Abstract: Dans un célèbre petit volume, Les passions et les intérêts, l’économiste Albert O. Hirschman retrace la formation du lieu commun opposant commerce et violence à l’époque moderne. Se concentrant en particulier sur la manière dont Montesquieu et James Steuart se sont emparés du thème du « doux commerce » pour justifier le libre essor des activités marchandes en leur attribuant des vertus pacificatrices, il évoque également, plus rapidement, des versions « dissonantes » du thème. Ce dossier interdisciplinaire propose d’explorer plus spécifiquement ces versions, afin d’éprouver la plasticité de ce thème. Qu’il s’agisse de marchands, d’économistes, d’experts ou de philosophes, ce thème a donné lieu à diverses variantes et stratégies argumentatives dans de multiples contextes théoriques et politiques, notamment au moment de l’émergence de la société marchande aux XVIIe-XVIIIe siècles, lors de la révolution industrielle ou encore à l’avènement du capitalisme néolibéral au XXe siècle. Des mercantilistes à la rhétorique de l’Union européenne en passant par Rousseau, les Lumières écossaises, les industrialistes de la Restauration et la relecture hayékienne du doux commerce, ces contributions donnent ainsi à voir sur une longue durée la pluralité des usages de ce thème. In a famous little book, Albert O. Hirschman traces the formation of the commonplace that opposed trade and violence during the early modern period. According to Hirschman, the doux commerce thesis appeared during the 18th century to give political argument for profit-oriented trading activities. In its standard version, known as “Montesquieu-Steuart vision”, the doux commerce thesis has justified the free development of private acquisitive pursuits by attributing peaceful virtues to them. Hirschman also shortly evokes “discordant” versions of the doux commerce: this interdisciplinary issue proposes to explore these ones more specifically, in order to test the plasticity of this liberal commonplace. Concerning merchants, economists, experts and philosophers alike, this theme has given rise to various variants and argumentative strategies in multiple theoretical and political contexts, from the emergence of the commercial society during the Early modern period, the industrial revolution until the advent of neoliberal capitalism in the 20th century. From mercantilists to the rhetoric of the European Union, including Rousseau, the Scottish Enlightenment, the industrialists of the Restoration and the Hayekian re-reading of the doux commerce, these papers show over a long period of time the plurality of uses of this commonplace. Dossier Après et avec Hirschman : topographie d’un lieu commun [Texte intégral] Arnault Skornicki et Eva Debray After and with Hirschman: topography of a commonplace Doux commerce et droit naturel : la fable de la lex mercatoria [Texte intégral] Éric Marquer Doux commerce and natural law: the fable of lex mercatoria Hirschman, Montesquieu et les philosophes écossais [Texte intégral] Alexandra Hyard Hirschman, Montesquieu and the Scottish philosophers Moins de biens pour plus de liens : Jean-Jacques Rousseau, décroissanciste avant l’heure ' [Texte intégral] Pierre Crétois Fewer goods, more relationships: Rousseau, an early degrowth thinker' La deuxième vie du doux commerce. Métamorphoses et crise d’un lieu commun à l’aube de l’ère industrielle [Texte intégral] Arnault Skornicki The second life of the doux commerce. Metamorphoses and crisis of a commonplace at the dawn of the industrial age Hayek, penseur du « doux commerce » : la société moderne est-elle principalement soudée par des « réseaux d’argent » ' PubDate: 2019-07-09
Abstract: Quelle est cette nature humaine dont Spinoza parle partout et qu’il ne définit nulle part ' S’il est permis de dessiner les contours d’une anthropologie spinoziste, quelle psychologie peut-on alors en tirer ' Les réflexions que propose ce dossier ont été menées à la fois à l’intérieur de la philosophie spinoziste, comme pistes d’interprétation du système, mais aussi à l’extérieur de cette philosophie, comme questions sur l’usage qu’on peut en faire. Le dossier est constitué de six articles. Celui d’Ursula Renz interroge la pertinence, appliqué à Spinoza, d’un concept qui connaît actuellement un regain d’intérêt, celui de « forme de vie » ou « life-form », dans sa double dimension biologique et morale. Si l’on peut parler d’anthropologie chez Spinoza, il ne peut s’agir, comme le montre la contribution de Sophie Laveran, que d’une anthropologie à la fois « critique » et « pratique ». L’article de Pascal Sévérac appréhende quant à lui la question de l’anthropologie et de la psychologie chez Spinoza à travers le prisme de l’enfance. Raphaël Chappé confronte l’interprétation de François Zourabichvili avec celle d’Althusser, afin de comprendre comment tous deux posent le problème de la vie psychique, l’un à travers l’idée de forme, l’autre à travers celle de structure. On trouvera enfin dans les articles que proposent Julie Henry et Yves Clot des exemples vivants de ce que peut être un usage actuel de Spinoza, dans le champ de l’anthropologie et dans celui de la psychologie. What is this human nature that Spinoza talks about everywhere and that he does not define anywhere ' If we can shape the contours of a spinozist anthropology, what psychology can we then draw from it ' The reflections proposed in this file have been conducted both within the Spinoza philosophy, as questions of interpretation of the system, but also outside this philosophy, as questions about the use that can be made of Spinoza today. The file consists of six articles. Ursula Renz’s question is about the relevance, in Spinoza’s philosophy, of a concept that is currently experiencing renewed interest, that of “life-form”, in its dual biological and moral dimensions. If we can talk about anthropology in Spinoza, it can only be, as Sophie Laveran’s contribution shows, an anthropology that is both “critical” and “practical”. Pascal Sévérac’s article addresses the question of anthropology and psychology in Spinoza through the prism of childhood. Raphaël Chappé confronts François Zourabichvili’s interpretation with that of Althusser, in order to understand how both pose the problem of psychological life, one through the idea of form, the other through that of structure. Finally, the articles proposed by Julie Henry and Yves Clot provide living examples of what a current use of Spinoza can be, in the field of anthropology and psychology. Dossier Spinoza : entre anthropologie et psychologie [Texte intégral] Pascal Sévérac Spinoza: between anthropology and psychology Y a-t-il une forme de vie humaine chez Spinoza ' [Texte intégral] Ursula Renz Is there a human life-form in Spinoza' Les idées de la nature humaine : l’anthropologie critique et pratique de Spinoza [Texte intégral] Sophie Laveran The ideas of human nature: Spinoza’s critical and practical anthropology L’enfant est-il un adulte en plus petit ' Anthropologie et psychologie de l’enfance à partir de Spinoza [Texte intégral] Pascal Sévérac Is the child a smaller adult' Anthropology and psychology of childhood from Spinoza « Physique de la pensée » et « anti-humanisme théorique » : le « Spinoza » de Zourabichvili face à celui d’Althusser [Texte intégral] Raphaël Chappé “Physics of thought” and “theoretical antihumanism”: Spinoza according to ... PubDate: 2018-11-16
Abstract: L’histoire des idées est structurée par des choix téléologiques aveugles qu’il faut mettre en cause, en redonnant de la liberté à la pensée. Ainsi Johann Nikolaus Tetens (1736-1807) est totalement ignoré. Il joue pourtant un rôle central dans les débats philosophiques du XVIIIe siècle en Allemagne. Les textes présentés ici tentent de rendre visibles ses apports originaux, en nous libérant de nos fausses évidences. Tetens a discuté les premiers écrits de Kant et a influencé la Critique de la raison pure. En prenant position dans le débat concernant les forces de l’âme, il a tenté de montrer que l’âme a une parfaite spontanéité propre. Dans ce but, il s’écarte aussi bien du dogmatisme spéculatif que de la psychologie empirique. Il n’est donc pas seulement le « Locke allemand ». De plus, sa démonstration engage une réélaboration de la notion rousseauiste de perfectibilité. On peut alors considérer que Tetens a développé avant Kant le problème kantien de l’objectivité de la connaissance. La question est de déterminer comment il l’a posé et ce que cela nous apprend. The history of ideas is structured by blind teleological choices that must be questioned, restoring freedom to thought. Johann Nikolaus Tetens (1736-1807) is completely ignored, yet he played a central role in the philosophical debates of eighteenth-century Germany. The texts presented here have been selected to bring his original contributions to light and put an end to preconceived notions.Tetens discussed the early writings of Kant and influenced the Critique of Pure Reason. As a participant in the debate on the powers of the soul, he tried to show that the soul has its own perfect spontaneity. To do so, he distanced himself from both speculative dogmatism and empirical psychology. He therefore is not merely the “German Locke”. Furthermore, his demonstration implies a reformulation of the Rousseauist idea of perfectibility.It can then be considered that Tetens developed the Kantian problem of the objectivity of knowledge before Kant himself. The question is how he set out the problem, and what that teaches us. Dossier Tetens et la philosophie transcendantale : introduction [Texte intégral] Jean-Paul Paccioni Tetens and the transcendental philosophy: introduction Perfectibilité et spontanéité. Les réflexions de Tetens sur une force fondamentale de l’âme dans le Onzième essai philosophique [Texte intégral] Gideon Stiening Perfectibility and self-activity. Tetens’ reflections on a basic force of the soul in the Eleventh Philosophical Essay Au-delà de l’étiquette historiographique : l’empirisme singulier de J. N. Tetens [Texte intégral] David Wittmann Beyond the historiographical label: the singular empiricism of J. N. Tetens Sur la voie de la formulation du problème de l’objectivité : concepts premiers et réforme de la métaphysique chez Tetens et Kant [Texte intégral] Henny Blomme On the way to expressing the problem of objectivity: first concepts and reform of metaphysics in Tetens and Kant Nature et fonctions du pouvoir de représenter chez Johann Nikolaus Tetens [Texte intégral] Julien Lacaille Nature and functions of Teten’s power of representing Varia Empathie et cruauté : le paradoxe de l’imaginaire des viandes au XVIIIe siècle [Texte intégral] Capucine Lebreton Empathy and cruelty: paradoxes of the image of meat in the XVIIIth century Le Rousseau de Cassirer PubDate: 2018-06-06