Abstract: ISBN 978-2-14-020646-7 228 pages - 24,50 euros Ce numéro, intitulé « guerre et contre-terrorisme », comporte d’abord un dossier consacré aux relations existantes entre les interventions militaires extérieures et les formes de violence politique qui peuvent frapper les États sur leur propre territoire. Il est commun d’entendre des hauts responsables gouvernementaux opérer une séparation étanche entre les premières et les secondes, alors que nombre d’activistes armés ou de ceux qui les soutiennent font valoir que leurs actions relèvent d’une « légitime défense » contre les opérations qui les visent. Il ne s’agit pas ici de trancher entre ces deux régimes de justification, mais d’analyser – à partir d’enquêtes de terrain fines ou d’approches quantitatives – les relations qu’entretiennent les différents protagonistes. Cette réflexion se prolonge par des textes mettant en perspective les apports de Cultures & Conflits, qui fête son 30e anniversaire, à l’analyse de la conflictualité contemporaine. Enfin, le numéro se clôture par un texte consacré à l’imaginaire de la guerre nucléaire dans la culture populaire visuelle, que la fin de la bipolarité semble avoir occulté, alors même que l’arme atomique constitue un pilier important de la stratégie militaire des États qui sont dotés. Entitled “War and Counterterrorism,” this special issue begins with an article on the relationship between external military interventions and the forms of political violence that can strike states on their own territory. Though senior government officials often make a clear distinction between the former and the latter, many armed activists and those who support them argue that their actions are in “self-defense” against operations that target them. The aim here is not to decide between these two regimes of justification but to analyze relations between the various protagonists, both through fine-grained fieldwork and quantitative approaches. This reflection is followed by a series of texts recapitulating debates on contemporary conflictuality and contributions made in Cultures & Conflits, in celebration of its 30th anniversary. The issue closes with a text on the imaginary of nuclear war in visual popular culture, untangling the paradoxical omnipresence of nuclear weapons in the military strategies of states that have them despite the end of bipolarity. Éditorial [Texte intégral] Comité de rédaction Dossier Guerre et contre-terrorisme [Texte intégral] Didier Bigo, Laurent Bonnefoy, Bruno Charbonneau, Marielle Debos, Mathias Delori, Clara Egger, Emmanuel-Pierre Guittet, Jean-Paul Hanon, Raul Magni-Berton, Antoine Mégie, Christian Olsson, Anastassia Tsoukala, Simon Varaine, Christophe Wasinski et Sharon Weill La rivalité mimétique, une matrice de la guerre contre le terrorisme et de ses stratégies discursives ? [Texte intégral disponible en janvier 2025] Didier Bigo, Laurent Bonnefoy, Mathias Delori, Anastassia Tsoukala et Christophe Wasinski Mimetic Rivalry: A Matrix of the War on Terror and its Discursive Strategies? Les interventions militaires sont-elles une cause du « terrorisme » ? [Texte intégral disponible en janvier 2025] Mathias Delori, Clara Egger, Raul Magni-Berton et Simon Varaine Do Military Interventions Cause “Terrorism”? The Utility of Quantitative Analysis for Critical Security Studies De la « guerre contre le terrorisme » aux guerres sans fins : la co-production de la violence en Afghanistan, au Mali et au Tchad [Texte intégral disponible en janvier 2025] Bruno Charbonneau, Marielle Debos, Jean-Paul Hanon, Christian Olsson et Christophe Wasinski From the “war on terror” to endless wars: The co-production of violence in Afghanistan, Mali and Chad Le contre-terrorisme comme prétexte. Retour sur l’opération Sirli e... PubDate: 2025-01-01
Abstract: ISBN 978-2-343-24627-7 220 pages - 23,50 € Ce dossier, tiré pour partie du programme de recherche franco-allemand ProsCrim (ANR-DFG), vise à éclairer la manière dont les politiques de lutte contre la traite à des fins d’exploitation sexuelle se déclinent, entre pratiques institutionnelles et expériences individuelles, pour produire et consolider les figures de la « victime» et de l’« exploiteur ». À partir de données empiriques (observations, entretiens, analyse de dossiers), il s’agit de proposer une analyse croisée des différents « intermédiaires » de l’action publique qui contribuent à « faire exister » la traite et à façonner les formes de régulation mises en œuvre pour y répondre : professionnels du régalien (policiers et magistrats en particulier), acteurs sociaux (et notamment associatifs), mais aussi plus largement passeurs de frontières (physique ou administrative) et experts de la traite. L’attention accordée aux valeurs, affects et croyances normatives de ces acteurs en interaction, et aux circulations entre eux de savoirs et de pratiques dépassant les traditionnels clivages entre acteurs publics privés, répressifs ou assistanciels, esquisse ici les contours d’une construction collective de la traite comme problème social. Sont ainsi mis en lumière, au fil des textes, non seulement le virage punitif des politiques de lutte contre la traite, inscrites dans un objectif de préservation de l’ordre public et largement dominées par un objectif de sanction pénale, mais aussi les implicites genrés, sexualisés et racialisés du « féminisme carcéral » qui les sous-tend, et que l’éclairage états-unien proposé en fin de dossier permet de mieux appréhender. Dossier La traite saisie par les institutions : entre contrôle des frontières et gouvernement des sexualités [Texte intégral] Mathilde Darley « Venir ici n’est pas gratuit ! » Négocier un passage aux frontières extérieures et intérieures de la France pour des prostituées nigérianes [Texte intégral disponible en janvier 2024] Prune de Montvalon “Coming here is not free!”: Nigerian Sex Workers Negotiating to Cross External and Internal French borders Entre coopération et conflit [Texte intégral disponible en janvier 2024] Anne Dölemeyer et Julia Leser Between Cooperation and Conflict: On “Trustworthy Cooperation” between Police and Counseling Centers for Victims of Human Trafficking Proxénètes en procès [Texte intégral disponible en janvier 2024] Gilles Favarel-Garrigues et Lilian Mathieu Pimps on Trial Entre droit et culture, l’exploitation sexuelle en procès [Texte intégral disponible en janvier 2024] Mathilde Darley Between Law and Culture: Sexual Exploitation in the Court Room Réparer l’exploitation sexuelle. Le dispositif d’indemnisation des victimes de traite en France [Texte intégral disponible en janvier 2024] Milena Jakšić et Nadège Ragaru Repairing Sexual Exploitation. The compensation system for victims of human trafficking in France La politique carcérale comme justice de genre ? [Texte intégral disponible en janvier 2024] Elizabeth Bernstein Carceral Politics as Gender Justice? The “Trafficking of Women” and Neoliberal Circuits of Crime, Sex, and Rights ... PubDate: 2024-01-04
Abstract: ISBN 978-2-343-23898-2 136 pages - 16 € À partir de cinq études de cas, ce dossier revient sur le traitement politique de cadavres jugés collectivement problématiques en raison de leur nombre ou des conditions de leur mort : il peut s’agir des corps de victimes de crimes de masse, de ceux de terroristes tués au cours de leur attaque, ou encore de corps dont les tombes sont délibérément occultées ou exhibées en raison de leur nationalité. Ces cadavres ont en commun de poser problème aux responsables des États-nations, qui ne peuvent en disposer aisément : ils sont absents, introuvables ou mal identifiés, ou sont au contraire présents mais « indésirables », au point qu’on leur refuse une sépulture ou qu’on cherche à l’occulter. Les différentes contributions décrivent le travail de politisation de ces corps problématiques, mais elles montrent aussi et surtout les limites de ce travail : parce qu’il s’agit largement ici de traiter des corps « vils », leur traitement parvient rarement à devenir une controverse de grande ampleur. This special issue brings together five case studies to analyze the political treatment of dead bodies deemed “problematic”, due to their number or the conditions of their demise. They may be the bodies of victims of mass crimes, of terrorists killed in the course of their attacks, or bodies buried in graves that may be either hidden or exposed, according to their nationality. They have in common that they pose a problem for nation-state authorities, who cannot easily deal with such bodies: some may be absent, untraceable or poorly identified; others, on the contrary, are present but are ‘unwanted’ to the point that they are denied a grave or may only receive a discreet one. The different contributions gathered here describe the collective politicization of these problematic corpses – but above all, they show its limits: because these bodies have been considered as “vile”, their treatment never becomes the issue of a major controversy. Dossier Les morts encombrants. Du gouvernement politique des cadavres [Texte intégral] Milena Jakšić et Nicolas Fischer « Maintenant on va juger les morts ?! » Ethnographie des procès du terrorisme à l’épreuve des « présumés morts » [Texte intégral disponible en janvier 2024] Antoine Mégie “Judging the dead?” Ethnography of terrorism trials in France La Terreur et la mort [Texte intégral disponible en janvier 2024] Lisa Carayon Death and Terror. Funerals of Islamist Terrorists in France: principle of equality versus exclusionary practices Des morts qui dérangent : espaces clandestins de la disparition et nécropouvoir au Mexique [Texte intégral disponible en janvier 2024] Sabrina Melenotte Deaths that disturb: clandestine spaces of disappearance and necropower in Mexico L’État cannibale. Rumeurs de trafic d’os exhumés au Pérou [Texte intégral disponible en janvier 2024] Dorothée Delacroix The cannibal state. Rumours of trafficking in exhumed bones in Peru Qu’aucun ne demeure inconnu : la topographie nationale des sites funéraires à Jérusalem [Texte intégral disponible en janvier 2024] Thomas Richard Let none remain unknown: the national topography of burial sites in Jerusalem PubDate: 2024-01-03
Abstract: ISBN 978-2-343-22588-3 230 pages - 24,50 € Au fil d’enquêtes transnationales conduites depuis les années 1980 entre l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, et l’Asie, Yves Dezalay – seul ou accompagné de son acolyte Bryant Garth – a tracé une voie originale au cœur des sciences sociales de l’international. Ancré dans la sociologie des champs et des capitaux, mais maintenant une posture toujours éclectique sur le plan théorique comme dans les pratiques d’enquête, il a ouvert la brèche d’une sociologie incarnée de la mondialisation saisie au prisme des stratégies d’internationalisation et de reproduction des élites périphériques, et des pratiques d’import-export des savoirs d’État. Aujourd’hui mobilisés dans une grande diversité́ de sous-champs d’enquêtes (sociologie des champs, économie-monde, histoire connectée, critical legal studies, relations internationales, etc.) et par plusieurs générations de chercheurs travaillant sur les objets de l’international, les travaux d’Yves Dezalay sont restés pourtant peu discutés en tant que tels. Près de trente ans après la publication de Marchands de droit (1992) qui marquait une première ouverture de la sociologie des champs aux terrains internationaux, ce numéro fait le point sur les acquis, les usages et les difficultés d’une œuvre particulièrement riche et exigeante. Il est aussi l’occasion d’un état des lieux critique sur les champs disciplinaires de l’enquête globale aujourd’hui en plein développement. Through numerous transnational investigations conducted since the 1980s between North America, South America and Asia, Yves Dezalay—alone or accompanied by his accomplice Bryant Garth—has staked out an original path within the social science of the international. Anchored in the sociology of fields and capitals while maintaining an eclectic stance both in theory and investigative practices, Dezalay has crafted an embodied sociology of globalization that problematizes the internationalization and reproduction strategies of peripheral elites alongside the import-export of state-governing expertise. Mobilized across a great diversity of scholarly sub-fields—from field theory, world-economy theory, and connected history approaches to critical legal studies and international relations—as well as by multiple generations of scholars working on international objects, the works of Yves Dezalay have never been explicitly discussed. Nearly thirty years after the publication of Marchands de droit (1992) in French, marking the first attempt to extend the sociology of fields to the international, this special issue takes stock of the achievements, uses, and difficulties of a particularly rich yet demanding research approach. Embedded in this engagement with the work of Dezalay, this issue also makes a critical inventory of the disciplinary fields wherein global approaches are developing. Dossier Le sociologue en globe-trotter [Texte intégral] Grégory Daho et Antoine Vauchez Penser l’impérialisme à partir de la théorie des champs [Texte intégral disponible en janvier 2024] Antoine Vion et François-Xavier Dudouet Thinking about Imperialism with Field Theory La justice transitionnelle, un monde-carrefour [Texte intégral disponible en janvier 2024] Delphine Griveaud et Sandrine Lefranc Transitional Justice, a Crossroads-World. Contribution to a Sociology of International Professions Le barreau « africain » de Paris : entre Big Bang sur le marché du droit des affaires et sillons d’Empire [Texte intégral disponible en janvier 2024] Sara Dezalay The “African” Bar in Paris: Between Big Bang on the Market for Corporate Law and Imperial Threads Les affaires du droit : Yves Dezalay et la construction du droit et de l’État [Texte intégral disponible en janvier 2024] Mikael Rask Madsen PubDate: 2024-01-02
Abstract: ISBN 978-2-343-21960-8 170 pages - 19 € Est-il possible d’interroger des spécialistes de la discrétion ? Dans les mondes pluriels de la sécurité où le secret est à la fois une règle de conduite intériorisée et un dispositif administratif ordonné et réglementé, la question se pose avec acuité. Souvent, le secret, dans toutes ses formes, est évoqué comme une des difficultés principales dans l’investigation sociologique et l’usage des approches qualitatives : la recherche s’arrêterait là où le secret s’impose avec force et de manière non négociable. À l’encontre de cette forme de défaitisme méthodologique, qui fait du secret un obstacle incommensurable et une limite objective à la recherche dans les mondes de la sécurité, ce numéro de Cultures & Conflits entend montrer au contraire comment il est possible d’interroger les interactions au sein de ces lieux difficiles d’accès et « faire parler » ces professionnels de la confidentialité. Par des enquêtes empiriques originales, ce numéro de la revue expose les stratégies de recherche mises en place et offre une compréhension plus ordinaire du secret, de la confidentialité et de leurs effets sur les acteurs et les espaces institutionnels étudiés. Is it possible to question specialists of discretion? In the plural worlds of security where secrecy is an internalized rule of conduct as well as an ordered and regulated administrative dispositif, this question becomes acutely relevant. Secrecy, in all of its forms, is often evoked as one of the principle difficulties encountered in sociological investigations, especially those that adopt qualitative approaches: research is essentially arrested there where secrecy imposes itself with force, in a non-negotiable manner. Instead of bending to methodological defeatism, which holds secrecy as an incommensurable obstacle that determines the objective limits of research in security worlds, this special issue of Cultures & Conflits shows how, on the contrary, it remains possible to question interactions within these hard-to-reach sites and to make these professionals of confidentiality talk. Through original empirical work, this issue presents research strategies used by the authors while offering a more ordinary reading of secrecy and confidentiality, that takes into account their effects on the studied actors and institutional spaces. Dossier Les territoires du secret : confidentialité et enquête dans les mondes pluriels de la sécurité [Texte intégral] Grégory Daho, Emmanuel-Pierre Guittet et Julien Pomarède Refuser le défaitisme face au secret : stratégies de recherche pour les sciences sociales de l’international [Texte intégral disponible en janvier 2024] Florent Pouponneau Refusing Defeatism in the Face of Secrecy: Research Strategies for the Social Sciences of the International Ethnographie et secret diplomatico-militaire : réflexions sur une observation participante dans le contre-terrorisme de l’OTAN [Texte intégral disponible en janvier 2024] Julien Pomarède Ethnography and Diplomatic-Military Secrecy: Reflections on Participant Observation of NATO Counterterrorism Genre, travail de terrain et accès au secret dans le domaine de la défense et de l’armement [Texte intégral disponible en janvier 2024] Catherine Hoeffler Gender, Fieldwork, and Access to Secret Information in the Domains of Defense and Armament La zone grise : les mutations du secret aux frontières canadiennes et américaines [Texte intégral disponible en janvier 2024] Karine Côté-Boucher et Ariane Marie Galy The Grey Zone: Mutations of Secrecy at the Canadian and US Borders Hors thème
Abstract: ISBN 978-2-343-20737-7 140 pages - 16,50€ Il n’existe quasiment pas de mouvement social, de conflit, de crise économique ou politique, de transformation environnementale ou technologique dont les effets concrets soient indépendants des modalités et des cadres d’interprétation qui en sont offertes. Donner le sens des choses, trouver les mots ou les catégories pour les dire constituent donc une bataille décisive, dans laquelle les acteurs sont inégalement armés pour imposer une définition légitime de la situation. L’enjeu est donc de taille, car ces cadrages concurrents de la réalité déterminent les chances de succès des acteurs, contraignent leurs stratégies et remodèlent le cas échéant leurs identités et leurs subjectivités. Les textes rassemblés dans ce numéro de Cultures & Conflits – chacun à sa manière, à partir d’objets, de terrains et de points d’observation différents – offrent de nouveaux éclairages sur ces problématiques. Social movements, conflicts, economic and political crises, environmental transformations, technological shifts and the concrete effects they generate are hardly ever untouched by modalities and frames of interpretation. To attribute meaning to things and to find the words or categories to communicate about them is a decisive battle, in which social actors are unequally armed to impose the most legitimate definition of a given situation. The stakes are thus high as competing framings of reality determine an actor’s chances of success, leading them to adapt or constrain their strategies of action or, if necessary, remodel their identities and subjectivities. In their own way and through various objects, contexts, and points of observation, each of the articles brought together in this issue of Cultures & Conflits offer new insights on questions of meaning and interpretation. Dossier Le sens de l’action. Conflits de cadrages et interactions stratégiques [Texte intégral] Comité de rédaction Luttes de sens, cadrages et grammaire lexicale en contexte révolutionnaire. Le cas de la Syrie (2011-2012) [Texte intégral disponible en janvier 2023] Matthieu Rey et Laura Ruiz de Elvira Struggles of Meaning, Frames, and Lexical Grammar in Revolutionary Syria (2011-2012) Les Marches de l’Indépendance à Varsovie. Recompositions et transformations des droites extrêmes depuis les années 2000 en Pologne [Texte intégral disponible en janvier 2023] Frédéric Zalewski Independence Marches in Warsaw: Reconfigurations and Transformations of the Far Right in Poland since the 2000s L’ONGisation de la résistance populaire dans la Cisjordanie post seconde Intifada (2005-2017) [Texte intégral disponible en janvier 2023] Antoine Garrault The NGO-ization of Popular Resistance in Post-Second Intifada West Bank (2005-2017) Mettre le feu aux poudres ou passer inaperçu? Stratégies de résistance à Lampedusa et à Calais [Texte intégral disponible en janvier 2023] Camille Guenebeaud et Annalisa Lendaro Set Things on Fire or Sneak Past Unnoticed? Resistance Strategies in Lampedusa and Calais Écoles coraniques, djihad et violence « terroriste » dans le nord du Nigeria [Texte intégral disponible en janvier 2023] Marc-Antoine Pérouse de Montclos et Camille Noûs Qur’anic Schools, Jihad, and “Terrorist” Violence in Northern Nigeria Chronique bibliographique
Abstract: ISBN 978-2-343-20505-2 100 pages - 13,50€ Depuis la fin de l’année 2019, la communauté universitaire et scientifique s’oppose à la réforme des retraites et au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Ainsi, 155 revues de sciences humaines et sociales, dépassant leurs différences disciplinaires ou épistémologiques, se sont déclarées « en lutte ». Elles ont interrompu ou bouleversé leurs cycles ordinaires de travail, participé à des assemblées générales et défilé dans la rue. Parmi les différentes modalités de ces mobilisations, Cultures & Conflits a choisi, avec une vingtaine d’autres revues, de publier un numéro blanc. Est-ce parce que nous n’avons plus rien à dire ? Certainement pas. Ces pages blanches constituent d’abord une alerte. Une alerte sur les multiples dangers que font peser les réformes actuelles sur le monde des revues. Une alerte sur des politiques qui minent inexorablement la recherche, en affectant ses conditions de possibilité. Et pour montrer ce qui pourrait ne plus être, ce qui pourrait disparaître, quel symbole plus parlant que des pages blanches ? Pourquoi Cultures & Conflits s’arrête (un peu) [Texte intégral] Comité de rédaction Sciences en danger, revues en lutte [Texte intégral] Collectif des revues en lutte Why French Academic Journals are Protesting [Texte intégral] Collective of journals joined in struggle La ciencia en peligro, las revistas en lucha [Texte intégral] Colectivo de revistas en lucha PubDate: 2023-01-02
Abstract: ISBN 978-2-343-19249-9 308 pages - 32€ Des séquences de révélations concernant les pratiques des services de renseignement – dont celles d’Edward Snowden constituent les plus récentes –, suivies parfois de scandales, puis de régulations légales ou politiques nouvelles permettant à ces pratiques de se perpétuer, le plus souvent sans connaître de changements substantiels, apparaissent avec une étonnante régularité dans le temps et dans l’espace. Elles attestent que les activités de renseignement intérieur et extérieur constituent une dimension essentielle du gouvernement des sociétés complexes mais qu’elles doivent néanmoins se relégitimer périodiquement, notamment lorsqu’elles sont publiquement mises en question. Et c’est ici que le détour par les contestations constitue une entrée utile en ce qu’elles rendent visibles des processus de légitimation qui habituellement restent de l’ordre de l’implicite. Croisant des enquêtes empiriquement fondées portant sur des terrains historiques et contemporains, en France, en Suisse, au Canada et aux États-Unis, ce numéro double de Cultures & Conflits entend éclairer des aspects encore mal connus du fonctionnement de l’ordre social et politique en démocratie. The sequential ordering of revelations about the practices of intelligence agencies (including the most recent revelations of Edward Snowden) and the scandals that sometimes accompany them, followed by legal regulations or new policies allowing them to continue, most often without substantial changes, appear with astonishing regularity across time and space. This suggests that internal and external intelligence activities are an essential dimension in the governing of complex societies but must nevertheless periodically re-legitimate themselves, notably when they fall under public scrutiny. And it is precisely these instances of public contestation that provide a useful entry into understanding process of legitimization that typically remain in the realm of the implicit. Combining empirically grounded historical and contemporary studies on intelligence activities in France, Switzerland, Canada, and the United States, this Culture & Conflits double issue aims to shed light on little known aspects of how social and political order function in democratic contexts. Dossier Contestations et (re)légitimations du renseignement en démocratie [Texte intégral] Laurent Bonelli, Hervé Rayner et Bernard Voutat Une police politique républicaine : entre fantasmes et utopie ? [Texte intégral disponible en janvier 2023] Jean-Marc Berlière A Republican Political Police: Between Fantasy and Utopia? Surveillance et redéfinition du péril clérical : les dispositifs de surveillance du culte à l’épreuve de la laïcité sous la Troisième République [Texte intégral disponible en janvier 2023] Magali Della Sudda Surveillance and the Redefinition of Clerical Threat: Religious Surveillance and Laicity under the Third Republic Une surveillance sous tensions. Sociohistoire d’un arrangement sécuritaire en contexte démocratique [Texte intégral disponible en janvier 2023] Alexandre Rios-Bordes Surveillance Under Stress: The Socio-history of an Emerging Security Arrangement in a Democratic Context. The United States in the early 20th Century Entre secret et publicité : la police politique suisse durant la guerre froide [Texte intégral disponible en janvier 2023] Fabien Thétaz Between Secrecy and Publicity: The Swiss Secret Police during the Cold War L’État « fouineur » saisi par le droit [Texte intégral disponible en janvier 2023] Hervé Rayner et Bernard Voutat PubDate: 2023-01-01
Abstract: ISBN 978-2-343-18320-6 138 pages - 16,50 € La proclamation de l’état d’urgence, dans les heures qui ont suivi les attentats de Paris et Saint-Denis du 13 novembre 2015, et ses prorogations successives jusqu’au 1er novembre 2017 constituent un terrain privilégié pour approfondir la réflexion sur le fonctionnement du pouvoir dans les démocraties libérales. Cet épisode n’est en effet pas aussi unique, aussi exceptionnel que certains voudraient le croire. Le recours à l’état d’urgence, sous une forme ou une autre, apparaît au contraire assez fréquent dans des pays, sous des régimes politiques et à des époques différentes. Pour autant, il ne se confond pas avec une théorie de l’État d’exception qui ferait presque automatiquement glisser les démocraties vers un régime autre, qu’on l’appelle autoritarisme, totalitarisme ou démocratie illibérale. Penser l’urgence comme une série de techniques de gouvernement, s’articulant avec les mécanismes de suspicion, d’anticipation, « d’administrativisation » de ce qui fut judiciaire, permet ainsi de dresser l’inventaire de ses modalités pratiques, de ses rationalités juridiques, politiques et sociales et de reconstituer son histoire. L’ambition de ce numéro de Cultures & Conflits, dans le sillage du précédent, est donc de consacrer au sujet de l’état d’urgence toute la place qu’il mérite. Mobilisant des juristes, des politistes et des historiens, il entend croiser les regards dans l’espace et dans le temps sur les dispositifs utilisés pour faire face à des troubles sociaux, à la violence politique, voire aux catastrophes naturelles. The declaration of a state of emergency in the hours that followed the November 2015 Paris and its successive extension until November 1, 2017 constitute a privileged terrain from which to deepen reflection on how power functions in liberal democracies. This episode is not as unique or exceptional as some would like to believe. On the contrary, the resort to a state of emergency, in one form or another, occurs rather frequently in countries characterized by different political regimes across time. Yet, the notion of a state of emergency as a mode of governing should not be confused with the concept of a state of exception which almost automatically push democracies towards other types of political regimes, such as what are referred to as authoritarianism, totalitarianism, and illiberal democracy. Instead, we propose to think about emergency as a series of techniques of government that connects mechanisms of suspicion and anticipation alongside the “administrativization” of legal instruments. In doing so, we are able to draw up an inventory of a state of emergency’s practical modalities, of its legal, political, and social rationalities whilst reconstructing its history. Thus, the aim of this Cultures & Conflits special issue –in the wake of the previous edition– is to give the state of emergency, as a scholarly object, the attention that it deserves. Bringing together legal experts, political scientists, and historians, this issue unites diverse temporal and spatial perspectives on dispositives used to tackle social unrest, political violence, and even natural disasters. Dossier Les modalités des dispositifs d’état d’urgence [Texte intégral] Didier Bigo La fabrique législative de l’état d’urgence : lorsque le pouvoir n’arrête pas le pouvoir [Texte intégral] Stéphanie Hennette Vauchez The Legislative Fabric of the State of Emergency: When Power Doesn’t Stop Power Pénaliser l’idéal ? L’État français confronté au volontariat combattant de ses ressortissants durant la guerre civile espagnole [Texte intégral] Édouard Sill Penalizing Idealism? The French State’s Response to the Combatant Volunteerism of French Citizens during the Spanish Civil War État d’urgence et involution autoritaire en Turquie : l’exemple des Universitaires pour la paix [Texte intégral] Gülsah Kurt State of Exception and Authoritarian Involution in Turkey: The Example of Academics for Peace... PubDate: 2022-01-02
Abstract: ISBN 978-2-343-18002-1 146 pages - 17 € La proclamation de l’état d’urgence, dans les heures qui ont suivi les attentats de Paris et Saint-Denis du 13 novembre 2015, et ses prorogations successives jusqu’au 1er novembre 2017 constituent un terrain privilégié pour approfondir la réflexion sur le fonctionnement du pouvoir dans les démocraties libérales. Cet épisode n’est en effet pas aussi unique, aussi exceptionnel que certains voudraient le croire. Le recours à l’état d’urgence, sous une forme ou une autre, apparaît au contraire assez fréquent dans des pays, sous des régimes politiques et à des époques différentes. Pour autant, il ne se confond pas avec une théorie de l’État d’exception qui ferait presque automatiquement glisser les démocraties vers un régime autre, qu’on l’appelle autoritarisme, totalitarisme ou démocratie illibérale. Penser l’urgence comme une série de techniques de gouvernement, s’articulant avec les mécanismes de suspicion, d’anticipation, « d’administrativisation » de ce qui fut judiciaire, permet ainsi de dresser l’inventaire de ses modalités pratiques, de ses rationalités juridiques, politiques et sociales et de reconstituer son histoire. L’ambition de ce numéro de Cultures & Conflits est donc de consacrer au sujet de l’état d’urgence toute la place qu’il mérite. Mobilisant des juristes, des politistes et des historiens, il entend croiser les regards dans l’espace et dans le temps sur les dispositifs utilisés pour faire face à des troubles sociaux, à la violence politique, voire aux catastrophes naturelles. The declaration of a state of emergency in the hours that followed the November 2015 Paris and its successive extension until November 1, 2017 constitute a privileged terrain from which to deepen reflection on how power functions in liberal democracies. This episode is not as unique or exceptional as some would like to believe. On the contrary, the resort to a state of emergency, in one form or another, occurs rather frequently in countries characterized by different political regimes across time. Yet, the notion of a state of emergency as a mode of governing should not be confused with the concept of a state of exception which almost automatically push democracies towards other types of political regimes, such as what are referred to as authoritarianism, totalitarianism, and illiberal democracy. Instead, we propose to think about emergency as a series of techniques of government that connects mechanisms of suspicion and anticipation alongside the “administrativization” of legal instruments. In doing so, we are able to draw up an inventory of a state of emergency’s practical modalities, of its legal, political, and social rationalities whilst reconstructing its history. Thus, the aim of this Cultures & Conflits special issue is to give the state of emergency, as a scholarly object, the attention that it deserves. Bringing together legal experts, political scientists, and historians, this issue unites diverse temporal and spatial perspectives on dispositives used to tackle social unrest, political violence, and even natural disasters. Dossier Ni État de droit, ni État d’exception. L’état d’urgence comme dispositif spécifique ? [Texte intégral] Didier Bigo et Laurent Bonelli L’exercice contemporain des pouvoirs d’urgence : réflexions sur la permanence, la non-permanence et les ordres juridiques administratifs [Texte intégral] Fionnuala Ní Aolain The Contemporary Exercise of Emergency powers: Reflections on Permanence, Impermanence and Administrative Legal Orders Ce que le contentieux administratif révèle de l’état d’urgence [Texte intégral] Stéphanie Hennette Vauchez, Maria Kalogirou, Nicolas Klausser, Cédric Roulhac, Serge Slama et Vincent Souty What Administrative Litigation Reveals about a State of Emergency Histoire, continuité et actualité des régimes d’exception au Chili [Texte intégral] Carolina Cerda-Guzman The History, Continuity, Contemporaneity of Emergency Regimes in Chile ... PubDate: 2022-01-01