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Similar Journals
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Revue Internationale des Francophonies
Number of Followers: 1 ![]() ISSN (Online) 2556-1944 Published by Université Jean Moulin ![]() |
- Le français, langue de culture
Abstract: C’était en 19371. J’enseignais, alors, le français – avec les langues classiques – depuis deux ans, au Lycée Descartes de Tours. Venu passer les grandes vacances dans mon Sénégal natal, je fus sollicité de donner une conférence. ]'avais choisi, comme thème, Le Problème culturel en A.O.F. La foule des évolués, blancs et noirs mêlés, s’écrasait dans la grande salle de la Chambre de commerce de Dakar. On s’attendait à m’entendre exalter la culture gréco-latine, du moins la culture française. Devant le Gouverneur général ébahi, je fis une charge vigoureuse contre l’assimilation et exaltai la Négritude, préconisant le « retour aux sources » : aux langues négro-africaines. Ce fut un succès de scandale, plus, au demeurant, chez les Africains que chez les Européens. « Maintenant qu’il a appris le latin et le grec, murmuraient ceux-là, il veut nous ramener au wolof. » Malgré l’indépendance politique – ou l’autonomie – proclamée, depuis deux ans, dans tous les anciens « territoires d’outre-mer », malgré la faveur dont jouit la Négritude dans les États francophones au sud du Sahara, le français n’y a rien perdu de son prestige. Il a été, partout, proclamé langue officielle de l’État et son rayonnement ne fait que s’étendre, même au Mali, même en Guinée. Il y a mieux : après le Ghana, qui, pourtant, n’est pas tendre pour la France, les États anglophones, l’un après l’autre, introduisent le français dans leur enseignement du second degré, allant, parfois, jusqu’à le rendre obligatoire. Co
PubDate: ven., 22 avril 2022 00:00:00 +
- Le format 17+1, promoteur de la coopération Chine-UE ou facteur de
troubles au sein de l’UE '
Abstract: De la première réunion des dirigeants Chine-pays d’Europe centrale et orientale en 2012 à l'adhésion de la Grèce au Format 16+1 en 2019, la plate-forme de coopération 17+1 a été officiellement constituée. Le mécanisme de coopération 17+1 a atteint une série d’objectifs dans la promotion de la coopération entre la Chine et les pays d'Europe centrale et orientale (PECO). Cependant, avec l'approfondissement de la coopération, notamment en raison de l’inscription du Format 17+1 dans le cadre de l'initiative « la Ceinture et la Route », l'Union européenne (UE) fait montre d'inquiétude ou même de doutes en ce qui concerne la coopération entre la Chine et les PECO. L'UE est préoccupée par les éventuels impacts géopolitiques et géoéconomiques de l'initiative « la Ceinture et la Route ». L'UE est sceptique quant au Format 17+1 et craint que la coopération entre la Chine et les PECO n'érode les valeurs et la cohérence de l'UE et ne fasse même se diviser l'UE. En fait, à en juger par la motivation de la mise en place de l’association 17+1, le facteur économique est la raison la plus importante. La géopolitique n'est pas la motivation de la coopération entre la Chine et les PECO. En outre, depuis que les PECO ont rejoint l'UE, leurs politiques sont depuis longtemps profondément ancrées dans le processus d'intégration européenne. Par conséquent, la coopération entre la Chine et les PECO fonctionne dans le cadre de l'UE. La coopération 17+1 non seulement ne peut pas être un facteur déstabilisant pour l'unité de l'UE, mais favorisera en fait le développement de la coopération Chine-UE. Sur la base de l'examen du processus et de la motivation de la mise en place du mécanisme de coopération 17+1, cet article analysera les facteurs de l'UE dans la coopération Chine-PECO, et réfléchit à l’avenir de la coopération 17+1 et de la coopération Chine-UE. From the first meeting of China-Central and Eastern European countries leaders in 2012 to the accession of Greece to the 16 + 1 format in 2019, the 17 + 1 cooperation platform has been officially established. The 17 + 1 cooperation mechanism has achieved a series of objectives in promoting cooperation between China and Central and Eastern European countries. However, with the deepening of cooperation, in particular due to the inclusion of the 17 + 1 Format into the framework of the Belt and Road Initiative, EU is showing concerns or even doubts about the cooperation between China and CEE countries. EU is concerned about the possible geopolitical and geoeconomic impacts of the Belt and Road Initiative. The EU is skeptical about the 17 + 1 Format and fears that cooperation between China and CEE countries will erode EU values and coherence or even “divide” EU. In fact, judging the motivation behind the establishment of the 17 + 1 association, the economic factor is the most important ground. Geopolitics is not the motivation for cooperation between China and CEE countries. Furthermore, since joining the European Union, the policies of CEE countries have long been deeply rooted in the process of European integration. Therefore, cooperation between China and CEE countries operates within the framework of EU. The 17 + 1 cooperation not only is not a destabilizing factor for the unity of the EU. In the contrary, it will in fact promote the development of China-EU cooperation. Based on the review of the process and the motivation of setting up the 17 + 1 cooperation mechanism, this article analyzes the EU factors in China-CEE countries cooperation, and reflects on the future of 17 + 1 cooperation and China-EU cooperation.
PubDate: mer., 20 avril 2022 00:00:00 +
- Texte introductif. Regards croisés sur « l’espace économique
francophone »
Abstract: La Conférence des chefs d'État et de gouvernement des pays ayant en commun l’usage du français à Québec en 1987 évoque pour la première fois un « espace économique francophone » ou une « francophonie économique ». Ces formules renvoient à la dimension économique de la langue française dans la mondialisation, au poids que constituent l’ensemble des personnes qui parlent le français dans le monde (francophonie) et les États qui sont membres de l’OIF (Francophonie). Depuis cette date, la nécessité de renforcer cette dimension économique a continuellement été réaffirmée à travers les Sommets de la Francophonie par les chefs d'État et de gouvernement ayant en commun l'usage du français. Cette constance s’explique notamment par la perspective économique que les promoteurs de la francophonie ont toujours associée aux missions de la Francophonie. Déjà, en 1988, Léopold Sédar Senghor recommandait que « la Communauté organique aura à définir, à côté d’un vaste domaine culturel et en relation avec lui, des secteurs et des programmes où la solidarité multilatérale pourra s’exercer » dont ceux dans le domaine économique1. L’approche des problèmes culturels sous l’angle économique, comme le prévoyait Senghor, s’est développée au sein du monde francophone au fil du temps et des mutations de l’environnement international. La réflexion sur l’existence d’un « espace économique francophone » ou d’une « Francophonie économique » est depuis cette période un leitmotiv. Elle revient systématiquemen
PubDate: mar., 26 avril 2022 00:00:00 +
- Le statut judiciaire de l’ancien président de la République en Afrique
noire francophone entre frein ou consolidation de l’État de droit
Abstract: Depuis une ou deux décennies, le statut pénal du président de la République en Afrique noire francophone a enrichi et stimulé la réflexion sur des questions qui sont longtemps restées des impensés juridiques, comme le statut judiciaire de l’ancien président de la République. Sur cette problématique, la réflexion des constitutionnalistes, de la doctrine et des politiques est longtemps restée très embryonnaire, sinon totalement lacunaire. Quelques auteurs s'étaient bien aventurés à s’interroger sur le statut des anciens présidents en Afrique noire francophone. Le statut judiciaire de l’ancien président de la République en Afrique noire francophone est loin d’être une véritable consolidation de l’État de droit, comme en illustre la constitutionnalisation des immunités dans la plupart des États. Si la notion d’État de droit correspond à une soumission de l’État au droit, alors le premier principe protecteur de cette conception de la modernité démocratique est celui de la légalité. Il implique, d’autre part, des mesures propres à assurer le respect des principes de la primauté du droit, de l’égalité devant la loi, de la responsabilité au regard de la loi, de l’équité dans l’application de la loi, de la séparation des pouvoirs, de la participation à la prise de décisions, de la sécurité juridique, du refus de l’arbitraire et de la transparence des procédures et des processus législatifs. Or, l’ancien président de la République qui est d’un point de vue juridique considéré comme un citoyen comme les autres, est sur le continent africain un citoyen protégé et privilégié. Il bénéficie d’un statut particulier qui le protège contre toutes les poursuites judiciaires des crimes qu’il aurait commis avant, pendant et après l’exercice de ses fonctions. L’observation révèle que les pratiques politiques et constitutionnelles sont souvent en décalage avec les principes du constitutionnalisme, de l’État de droit et s’alimentent par l’impunité institutionnalisée. L’intervention de la CPI est encore loin d’être d’effective dans la poursuite des crimes de guerre et crimes contre l’humanité. L’Union africaine, dont l’Acte constitutif fait du rejet de l’impunité un principe essentiel de l’État de droit, défend l’africanisation de la justice pénale internationale, depuis les divergences politiques qui ont entravé la collaboration de ses membres avec la Cour pénale internationale. Cependant, les États de l’Afrique noire francophone souffrent du manque d’institutions judiciaires disposant de capacités techniques minimales et de l’absence de ressources financières suffisantes, ce qui nuit sérieusement à leur efficacité et leur autonomie. La plupart des cours constitutionnelles ne constituent en fait que des « ornements », des « caisses vides » des dirigeants désireux de s’éterniser au pouvoir par les changements des Constitutions. For a decade or two, the penal statute of the President of the Republic in French-speaking black Africa has enriched and stimulated reflection on issues that have long remained unthought-out legal matters, such as the judicial status of the former President of the Republic. On this issue, the reflection of constitutional experts, doctrine and politicians has long remained very embryonic, if not totally incomplete. A few authors had ventured to question the status of former presidents in French-speaking black Africa. The judicial status of the former President of the Republic in French-speaking black Africa is far from being a real consolidation of the rule of law, as illustrated by the constitutionalization of immunities in most states. If the notion of the rule of law corresponds to the submission of the state to law, then the first protective principle of this conception of democratic modernity is that of legality. It implies, on the other hand, measures to ensure respect for the principles of the rule of law, equality before the law, accountability under the law, equity in the application of the law. law, separation of powers, participation in decision-making, legal certainty, refusal of arbitrariness and transparency of procedures and legislative processes. However, the former President of the Republic, who from a legal point of view is considered a citizen like any other, is on the African continent a protected and privileged citizen. He enjoys a special status which protects him against all legal proceedings for crimes he allegedly committed before, during and after the exercise of his functions. The observation reveals that political and constitutional practices are often at odds with the principles of constitutionalism, the rule of law and are fueled by institutionalized impunity. The ICC's intervention is still far from effective in the prosecution of war crimes and crimes against humanity. The African Union, whose Constitutive Act makes the rejection of impunity an essential principle of the rule of law, defends the Africanization of international criminal justice, since the political differences which have hampered the collaboration of its members with the International Criminal Court. However, the states of francophone black Africa suffer from the lack of judicial institutions with minimal technical capacities and the lack of sufficient financial resources, which seriously undermines their efficiency and autonomy. Most constitutional courts are i...
PubDate: mar., 26 avril 2022 00:00:00 +
- La pandémopolitique covid-19 : un choc géoéconomique pour la
coopération interrégionale entre la Francophonie et l’Afrique
Abstract: Chaque siècle a ses grands problèmes, le Covid-19 s’impose aujourd’hui comme l’un des problèmes de ce XXIe siècle à la fois tant pour les États que pour les organisations internationales telles que la Francophonie qui connaît déjà une forte pénétration, géopolitique, géostratégique ou géoéconomique dans l’espace francophone africain. En raison de la croissance exponentielle de ses dynamiques, de ses effets et de ses enjeux, le Covid-19 partout sur la scène internationale, met à rude épreuve les libertés fondamentales, l’État de droit, les démocraties, les coopérations interrégionales ainsi que l’ensemble des pays et organisations internationales en imposant à ces acteurs des réponses d’urgences et d’exception, mais aussi un rôle marginal sur la scène internationale. L’entrée en contact avec la pandémie va amener l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à initier des changements fonctionnels qui vont s’intensifier avec des enjeux géoéconomiques du Covid-19. La présente contribution entend interroger l’impact géoéconomique du Covid-19 sur les transformations de la légitimité de l’OIF. La géoéconomique met l’accent sur le lien entre la politique et les effets systémiques de la pandémie Covid-19. Si ce lien est ici mis en lumière, c’est davantage pour attirer une attention particulière sur la conceptualisation du Covid-19 comme phénomène pandémopolitique. La pandémopolitique fait valoir la capacité du Covid-19 à réinventer la géopolitique de la santé sous une forme économique, plus affirmée que celle de la géoéconomique. Elle ouvre une brèche vers la concrétisation de la coopération interrégionale de la Francophonie par le haut. À cette géoéconomie, succède une géoéconomie de la santé par le bas comme alternatives aux logiques de priorisation nationales des systèmes de santé des États. Dès lors, quelle place tient le Covid-19 dans la géoéconomique sanitaire et interrégionale de la Francophonie ' L’intérêt pour cette question s’est renforcé grâce à des démarches qualitatives et quantitatives de collecte des données, qui permettent de mieux saisir les transformations géoéconomiques de la Francophonie en contexte Covid-19. Every century has its major issue, Covid-19 is emerging today as one of the issues of the XXI century both for States and International Organizations such as Francophonie, which skills are not immune to any international, geopolitical, geostrategic or geoeconomic issue in the African Francophone space. Due to the exponential growth of its dynamics, effects and challenges, Covid-19 everywhere on the international scene is putting a strain on fundamental freedoms, the rule of law, democracies, interregional cooperation as well as all countries and International Organizations by imposing on these actors emergency and exceptional responses but also a marginal role on the international scene. Coming into contact with the pandemic will lead the Organisation internationale de la Francophonie (OIF) to open up to new issues such as the geoeconomics of pandemopolitics, which finds in Francophonie a new field of expression of power. This contribution intends to put the dynamics of Francophonie into a challenge of pandemic Covid-19 geoeconomy. Geoeconomics emphasizes the link between politics and the systemic effects of the Covid-19 pandemic. If this link is highlighted here, it is more to draw particular attention to the conceptualization of Covid-19 as a pandemopolitical phenomenon. Pandemopolitics highlights the ability of Covid-19 to reinvent the geopolitics of health in an economic form, more assertive than that of geoeconomics. It opens a breach towards the concretization of the interregional cooperation of the Francophonie from above. This geo-economy is followed by a geo-economy of health from below as an alternative to the logic of national prioritization of state health systems. Therefore, what place does Covid-19 hold in the health and interregional geoeconomics of La Francophonie' Interest in this question has increased thanks to qualitative and quantitative data collection approaches, which make it possible to better understand the geoeconomic transformations of Francophonie in the Covid-19 context.
PubDate: mar., 26 avril 2022 00:00:00 +
- Pour une uniformisation du droit des affaires dans l’espace économique
francophone d'Afrique : que peut la francophonie '
Abstract: Un droit uniforme « unique » des affaires pour un espace économique « unique » construit autour d’une langue unique sur un continent « unique » : l’Afrique. Tel est l’objectif « unique » qui peut être assigné à la Francophonie. La quête est noble mais la route est longue et sinueuse pour parvenir à faire conjuguer les efforts d’intégration économique et juridique. La Francophonie qui a déjà fait ses preuves, dans le processus de construction de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), peut encore contribuer à l’uniformisation du droit des affaires en Afrique. Pour avoir contribué à la naissance de l’OHADA, notamment lors de la signature du traité fondateur dans l’environnement du sommet de la Francophonie tenu à Maurice le 17 octobre 1993 et à travers la signature du traité révisé, en marge du Sommet de la Francophonie à Québec le 17 octobre 2008, la Francophonie est un allié historique. Toutefois, pour y parvenir, il ne faudrait pas perdre de vue les limites d’un système dépendant essentiellement d’une langue « unique », dans une Afrique « unique » par sa diversité linguistique, juridique, économique, politique et culturelle. De même, l’action de la Francophonie centrée sur la construction d’un marché commun dans l’espace francophone africain semble occulter le volet juridique. Or, le développement économique recherché pour l’espace économique francophone de demain doit pouvoir, pour son efficacité et même sa survie, s’appuyer sur un cadre juridique matériel applicable aux activités économiques de l’espace. Dans un tel contexte où le cadre juridique commun des affaires se heurte encore à l’hérésie de certains États qui rechignent à s’associer et où le droit matériel des affaires est encore balkanisé à travers une multiplicité de regroupements régionaux ou sous-régionaux qui se partagent des pans entiers du droit des affaires, une synergie des actions s’impose. C’est là tout le défi de l’uniformisation du droit des affaires en Afrique que la Francophonie devrait aider à relever. La présente réflexion, qui s’aligne dans cette dynamique, se veut une feuille de route de l'uniformisation complète du droit des affaires en Afrique en général et en Afrique francophone en particulier. A uniform "unique" business law for a "unique" economic space built around a unique language on a "unique" continent: Africa. This is the "unique" objective that can be assigned to the Francophonie. The quest is noble but the road is long and winding to achieve a joint effort of economic and legal integration. Francophonie, which has already proven itself in building the Organization for the Harmonization of Business Law in Africa, can still contribute to the standardization of business law in Africa. Having contributed to the birth of OHADA, particularly, during the signing of the founding Treaty in the context of the Francophonie summit held in Mauritius on October 17, 1993, and through the signing of the revised Treaty on the sidelines of the Francophonie summit in Quebec City on October 17, 2008, Francophonie is a historical ally. However, to achieve this, we should not lose sight of the limits of a system that depends essentially on a "unique" language, in an Africa "unique" by its linguistic, legal, economic, political and cultural diversity. In the same way, the action of the Francophonie focused on the construction of a common market in the African francophone space, seems to hide the legal aspect. However, the economic development sought for the French-speaking economic space of tomorrow must be able, for its effectiveness and even its survival, to rely on a material legal framework applicable to the economic activities of the space. In such a context where the common legal framework for business still comes up against the heresy of certain States that are reluctant to associate and where substantive business law is still balkanized through a multiplicity of regional or sub-regional groupings that share entire sections of business law, a synergy of actions is necessary. This is the whole challenge of the uniformization of business law in Africa that Francophonie should help meet. This reflection, which aligns with this dynamic, is intended to be a roadmap for the complete standardization of business law in Africa in general and in French-speaking Africa in particular.
PubDate: lun., 25 avril 2022 00:00:00 +
- Droit, finance et croissance économique dans l’espace économique
francophone : quid des effets et perspectives appliqués à l’UEMOA '
Abstract: La présente étude spécifique sur l’espace économique francophone qu'est l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) vient combler un vide scientifique dans cette zone relatif aux débats sur la « valeur économique de la langue française » qui ont occupé, et occupent encore, une place importante dans l’arène politique et économique. En effet, l’UEMOA regroupe des pays qui ont en commun une histoire coloniale (ex-colonies françaises), un héritage juridique (le code civil français), une langue (le français) et une monnaie (le franc CFA). L’objet du présent article est d’analyser les effets du droit et de la finance sur la croissance économique des pays de l’Union et des perspectives susceptibles d’offrir plus de visibilité à cet espace économique francophone. Cette étude a permis d’apprécier le niveau de la régulation en matière de la responsabilité civile, les contrats, les décisions judiciaires, les modes de règlement des différents et la procédure civile. Elle ouvre également la piste à d’autres travaux futurs. Elle se veut contributive à la prise en compte de la question du droit et de sa quantification, pendant longtemps occultée, dans une floraison de travaux scientifiques qui se sont uniquement focalisés sur la relation développement financier et croissance économique car les règles juridiques constituent les soubassements de la finance. Les estimations ont été faites à l’aide de la méthode des moments généralisés (Generalized Method of Moments ou GMM) système en une étape. L’étude couvre la période de 2008 à 2017 et porte sur un panel constitué de 7 pays de l’UEMOA d’origine légale civil law. Une approche comparative avec trois pays de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) non membres de l’UEMOA et d’origine légale common law a été envisagée dans cette étude. Cela permet de montrer les perspectives pour l’espace économique francophone dans cette région d’Afrique à forte potentialités économiques. Ces trois pays ont en commun une histoire coloniale (anglaise), un héritage juridique (common law). Globalement, les résultats montrent que, le droit et la finance ont un effet positif sur la croissance économique dans les deux groupes de pays étudiés. Toutefois, on constate que l’effet semble plus élevé dans les pays de la CEDEAO hors UEMOA par rapport à celui des pays de l’UEMOA. Un environnement juridique, innovant et plus adapté aux réalités économiques et sociales des pays de l’UEMOA est donc un moyen pour promouvoir cet espace économique francophone et une croissance durable. This specific study about the francophone economic area that is the West African Economic and Monetary Union (WAEMU) fills a scientific gap in this area relating to the debates on the "economic value of the French language" which have occupied, and still occupy, an important place in the political and economic arena. Indeed, the WAEMU groups together countries that share a colonial history (former French colonies), a legal heritage (the French civil code), a language (French) and a currency (the CFA franc). The purpose of this article is to analyze the effects of law and finance on the economic growth of the countries of the Union and the prospects for giving more visibility to this francophone economic space. This study has made it possible to assess the level of regulation in terms of civil liability, contracts, judicial decisions, methods of settling disputes and civil procedure. It also opens the way for other future work. It aims to contribute to the consideration of the question of law and its quantification, which has been hidden for a long time, in a flourishing body of scientific work that has focused solely on the relationship between financial development and economic growth. This is because legal rules are the foundation of finance. The estimates were made using the Generalized Method of Moments (GMM), a one-step system. The study covers the period from 2008 to 2017 and focuses on a panel of seven WAEMU countries of civil law origin. A comparative approach with three non-WAEMU Economic Community of West African States (ECOWAS) countries of common law origin was considered in this study. This allows us to show the perspectives for the francophone economic space in this region of Africa with strong economic potential. Overall, the results show that law and finance have a positive effect on economic growth in the two groups of countries studied. However, the effect appears to be higher in ECOWAS countries outside the WAEMU than in WAEMU countries. An innovative legal environment that is better adapted to the economic and social realities of WAEMU countries is therefore a means of promoting this francophone economic area and sustainable growth.
PubDate: lun., 25 avril 2022 00:00:00 +
- Le numérique, facteur de développement dans l’espace
francophone africain
Abstract: Nous proposons une synthèse des analyses reliant la richesse économique à, d’une part les capacités technologiques des pays, d’autre part leur environnement institutionnel. Nous prenons comme argument principal celui du Centre sur le Développement International (CDI) de la Harvard University, à savoir le degré de complexité économique d’un pays, comme variable intermédiaire entre les dimensions technologique et institutionnelle et la richesse économique. Les auteurs du CDI ont construit un indice de complexité économique (ECI), qui mesure la diversité des savoir-faire intégrés dans un pays et un indice de complexité d’un produit et/ou service (PCI), qui mesure la quantité et le type de savoir-faire qu’il intègre. Ainsi, les pays avec un ECI élevé sont capables de développer un ensemble diversifié d'activités économiques, des activités par ailleurs à haute valeur ajoutée, alors que les pays avec un faible ECI possèdent des activités moins diversifiées et des activités en général assez faciles à développer. De fait, il existe une forte corrélation entre le degré de complexité économique d’un pays et la richesse de ce dernier. Nous intégrons la question du numérique dans ce schéma d’analyse. Par ailleurs, nous présentons le lien entre les caractéristiques de l’environnement institutionnel et la richesse économique, par le biais plus spécifique de l’innovation financière. Dans ce cadre global, nous proposons un positionnement d’un groupe de pays francophones d’Afrique, à l’aide d’une matrice fondée sur les capacités technologiques du pays et la qualité de son environnement institutionnel. La construction de la matrice s’appuie à titre principal sur les données compilées par le Global Innovation Index, version 2017. Nous contribuons ainsi au débat sur les conditions du développement économique en Afrique francophone, en particulier sous l’angle implicite de l’apprentissage, influencé favorablement par la proximité linguistique et le numérique dans les services financiers. L’approche par la complexité économique permet également de s’interroger sur les secteurs économiques les plus favorables au développement économique. Par ailleurs, la question des pays leaders et de celle des conditions d’un éventuel leadership peuvent être posées. We propose a synthesis of analyses linking economic wealth to the technological capabilities of countries and their institutional environment. We take as our main argument that of the Center for International Development (CID) of Harvard University, namely the degree of economic complexity of a country, as an intermediate variable between the technological and institutional dimensions and economic wealth. The CDI authors constructed an economic complexity index (ECI), which measures the diversity of know-how embedded in a country, and a product and/or service complexity index (PCI), which measures the amount and type of know-how embedded in it. Thus, countries with a high CIS are able to develop a diversified set of economic activities, activities with high added value, whereas countries with a low CIS have less diversified activities and activities that are generally fairly easy to develop. Indeed, there is a strong correlation between the degree of economic complexity of a country and its wealth. We integrate the digital issue into this analysis. Furthermore, we present the link between the characteristics of the institutional environment and economic wealth, through the more specific lens of financial innovation. Within this overall framework, we propose a positioning of a group of French-speaking African countries, using a matrix based on the country's technological capabilities and the quality of its institutional environment. The construction of the matrix is based primarily on data compiled by the Global Innovation Index, version 2017. We thus contribute to the debate on the conditions of economic development in Francophone Africa, particularly from the implicit angle of learning, which is favorably influenced by linguistic proximity and digital technology in financial services. The economic complexity approach also makes it possible to question which economic sectors are the most favorable to economic development. Furthermore, the question of leading countries and the conditions of a possible leadership can be raised.
PubDate: lun., 25 avril 2022 00:00:00 +
- La riposte économique contre la covid-19 en Afrique francophone :
l'« espace politique » en question
Abstract: Moins affectée que les autres régions du monde, l'Afrique fait face, elle aussi, aux conséquences désastreuses de la covid-19. Cependant, depuis le début de la crise sanitaire, les pays africains en général et d'Afrique francophone en particulier comptent parmi ceux ayant apporté moins de soutiens à leurs économies. Cette situation a remis au goût du jour le débat sur l'« espace politique » dans ces pays. Concept développé et vulgarisé par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) au cours de ces deux dernières décennies, l'espace politique renvoie aux marges de manœuvre dont dispose un pays dans l'élaboration et la mise en œuvre de ses politiques économiques. L'objet de cette étude est donc d'analyser les différentes contraintes qui pèsent sur l’espace politique dans les pays d'Afrique francophone. Les résultats de notre analyse révèlent que les pays d'Afrique francophone étaient mal partis car ils possédaient déjà un espace politique rétréci avant le début la crise sanitaire. Plusieurs facteurs parmi lesquels le taux d'endettement élevé, la politique de gestion de la dette, la faible capacité de mobilisation des ressources internes ainsi que les engagements monétaire et financier internationaux ont contribué à restreindre davantage l'espace politique disponible dans ces pays pour faire face au choc économique lié à la pandémie de Covid-19. Less impacted than other regions of the world, Africa is also facing the disastrous consequences of Covid-19. However, since the start of the health crisis, African countries in general and those of French-speaking Africa in particular are among countries that have provided less support to their economies during the Covid-19 health crisis. This situation has revived the debate on political space in these countries. Concept developed and popularized by the United Nations Conference on Trade and Development (UNCTAD) over the past two decades, political space refers to the leeway a country has in the development and implementation of its economic policies. The purpose of this study is therefore to analyze the various constraints weighing on the political space in French-speaking African countries. Analysis of the data reveals that the French-speaking African countries were off to a bad start because their political space was already shrinking before the beginning of the health crisis. The high debt ratios, the debt management policy, the weak capacity to mobilize domestic resources as well as the international monetary and financial commitments have contributed to shrinking the political space available in these countries to cope with the economic shock of the pandemic.
PubDate: lun., 25 avril 2022 00:00:00 +
- Recension : Arnaud Dingammadji de Parsamba, La Francophonie au secours
de l'Afrique centrale en crise (1998-2016), N'Djaména/Paris,
Al-Mouna/L’Harmattan, 2021
Abstract: Issu d’un mémoire du Diplôme d’Université « Étude de la Francophonie et de la mondialisation » soutenu en juin 2016 à l’Université Jean Moulin Lyon 3, cet ouvrage porte sur le rôle de la Francophonie dans les crises en Afrique centrale entre 1998 et 2016. Avant d’entrer dans le vif du sujet, l’auteur propose un rappel sur l’histoire de la Francophonie (chapitre 1) et une présentation des instruments de la Francophonie politique (chapitre 2). Cette première partie met en lumière l’art de la synthèse de l’auteur qui s’appuie sur des références pertinentes. Un seul regret : l’auteur évacue totalement l’importance des tensions dans le triangle Québec-Ottawa-Paris et ses effets sur l’histoire de la Francophonie institutionnelle. Dans la deuxième partie, il concentre son étude sur les crises en Afrique centrale en présentant trois études de cas (République centrafricaine, République démocratique du Congo et Tchad). Dans un premier temps, l’auteur revient sur les espoirs déçus des processus de démocratisation enclenchés après la fin de la guerre froide et présente les principaux acteurs de la résolution des crises en Afrique centrale (ONU, Union africaine, CEEAC, CEMAC, communauté Sant´Egidio). Si l’affirmation de l’auteur selon laquelle la « diversité d’acteurs n’implique pas une dimension compétitive ou concurrentielle mais plutôt partenariale et complémentaire » (p. 65) mériterait d’être largement nuancée, elle a le mérite de souligner la volonté de l’OIF d’agir de concert avec d
PubDate: lun., 25 avril 2022 00:00:00 +