Abstract: Alban Bargain-Villéger : Cet article analyse la couverture de la Commune de Paris dans la presse canadienne. La Commune, un gouvernement insurrectionnel d’inspiration simultanément républicaine et socialiste, n’a duré que deux mois, du 18 mars au 28 mai 1871. Réprimée dans le sang par le gouvernement officiel, cette révolution marque un moment clé de l’histoire de la gauche et, plus précisément du socialisme français et international.En effet, bien qu’éphémère, cet épisode a eu un certain impact, non seulement en France, mais aussi dans d’autres pays. Au Canada, la Commune a joué un rôle dans l’élaboration d’une base morale consensuelle en vue de renforcer le projet confédéral. Bien que des Canadiens se soient certainement reconnus dans les idées de la Commune, la plupart des journaux se rejoignent sur un point : le régime alors en place à Paris est une aberration.Ainsi, cette étude s’inscrit dans le sillage d’Ian McKay, qui soutient que le Canada a vécu une « révolution libérale » entre les années 1830 et 1940. Pour ce qui est de la Commune, l’idéologie libérale a joué un rôle majeur dans la conciliation des intérêts divers et souvent divergents impliqués dans le projet de construction nationale. De fait, que l’on analyse le sujet du point de vue religieux, social ou du genre, les journaux canadiens condamnent unanimement un régime qu’ils voient comme amoral, contre-productif et barbare, et donc contraire à l’esprit de la construction nationale.
Abstract: Jean-Philippe Warren : Le présent texte se penche sur l’accueil donné en la Nouvelle-Galles du Sud aux Patriotes bas-canadiens exilés1. Il est découpé en cinq sections. La première décrit l’impression favorable que firent les détenus bas-canadiens au moment de leur arrivée en Nouvelle-Galles du Sud. La deuxième met en relief comment le statut de prisonnier politique que certains ont voulu leur attribuer a constitué un des principaux facteurs ayant nourri le sentiment de sympathie dont ils furent entourés. Très rapidement, comme le montre la troisième partie, les détenus bas-canadiens ont reçu des appuis importants, non seulement de la part de journalistes et de citoyens gagnés à leur cause, mais aussi de la part de la hiérarchie catholique et des autorités coloniales. La quatrième partie insiste sur les comportements jugés admirables des exilés bas-canadiens pendant leur séjour en terre étrangère. On ne peut donc s’étonner, comme le rappelle la cinquième et dernière section, qu’ils aient obtenu un pardon relativement rapide. Ils étaient, croyait-on, des « détenus exemplaires ». En tout et partout, le présent contribue à l’étude transnationale des Rébellions et, plus généralement, à l’histoire des relations ethniques et politiques à l’échelle de l’Empire britannique.